Très fréquents, les traumatismes crâniens (TC) légers n’entraînent de complication grave ou d’intervention neurochirurgicale que dans 1 % des cas. Or, le recours au scanner cérébral a fortement augmenté ces dernières années, alors qu’on connaît le surrisque potentiel de tumeurs cérébrales ou de leucémies.
Pour identifier les enfants à risque qui exigent un scanner, la Société française de pédiatrie a précisé ses recommandations, qui rejoignent l’attitude américaine et se fondent sur une règle de décision clinique du Pecarn. Elle classe le risque de TC sévère en fonction de la symptomatologie et des circonstances du TC, pour décider d’un scanner, d’une surveillance hospitalière ou du retour à domicile.
Le scanner est formellement indiqué lorsque le score de Glasgow est à 13 ou 14 ou devant des anomalies à l’examen neurologique. On demande cependant un scanner chez les moins de 2 ans ayant un Glasgow à 15, en présence d’une embarrure ou de plusieurs facteurs de risque (perte de connaissance initiale [PCI], comportement anormal, hématome du scalp non frontal, mécanisme lésionnel sévère), chez les plus de 2 ans, si on évoque une lésion de la base du crâne ou que s’associent plusieurs facteurs de risque (vomissements, PCI, mécanisme lésionnel sévère, céphalées importantes). Quelle qu’elle soit, la décision doit être clairement expliquée à la famille. « Jusqu’à 30 % des enfants ont encore un scanner. De nouvelles stratégies permettraient de réduire ce recours, comme le dosage sanguin de la protéine S100B. Associé au Pecarn, il pourrait encore mieux cibler les indications, voire éliminer à 100 % la présence d’une lésion intracrânienne sévère », explique la Dr Fleur Lorton (CHU de Nantes).
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