Après le rapport de Michèle Peyron « Pour sauver la protection maternelle et infantile (PMI), agissons maintenant », en mars 2019, puis la publication du rapport de la Commission des 1 000 premiers jours, en septembre 2020, la Société française de pédiatrie (SFP) et le Groupe de pédiatrie générale sociale et environnementale (GPGse) ont demandé à être reçus par le cabinet du secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance. C’est par suite de cette rencontre, en décembre 2020, qu’un groupe de travail s’est formé au sein du GPGse afin d’émettre des propositions concrètes pour revaloriser la médecine de l’enfance en PMI.
Des actions préventives aux effets durables
Les médecins de PMI sont les acteurs indispensables de la santé du jeune enfant dans son environnement : prévention, dépistage, accompagnement à la parentalité. Leur exercice, inscrit dans une équipe pluriprofessionnelle, est à la croisée de la santé globale de l'enfant et de la santé publique. Des liens d’attachement au développement psychomoteur, du suivi individuel aux actions collectives : ils sont promoteurs d’un état de complet bien-être, physique, mental et social de l’enfant, et ce, de sa conception, jusqu’à son entrée à l’école primaire.
Les actions de santé préventive menées, depuis des années par les médecins de PMI, à cette période cruciale de la vie, produisent des effets durables, influençant favorablement les indicateurs de santé jusqu’à l’âge adulte. Il apparaît essentiel de mettre en lumière cette spécialité médicale originale qui mène, avec ambition, des soins de prévention destinés à préserver le capital santé dès le début de la vie, à lisser les inégalités de santé et à promouvoir le développement optimal de toutes les potentialités de chaque individu.
Visibilité, attractivité et formation
La médecine de l’enfant en PMI doit être visible et parfaitement identifiée par tous les acteurs qui gravitent autour de la santé et de la prévention. Les médecins de PMI doivent participer à l’enseignement de leurs expertises dans les facultés et être significativement représentés dans les sociétés savantes. Ils doivent pouvoir accéder à des postes universitaires au sein d’un département spécifique.
L’attractivité de la profession passe par une revalorisation du statut, en s’alignant sur celui des praticiens hospitaliers, une revalorisation des salaires et une modernisation des conditions d’exercice, correspondant aux ambitions des jeunes médecins. La recherche en santé de l’enfant doit prendre toute sa place dans les missions de la PMI. Cette recherche doit être libre, indépendante, notamment des politiques locales.
La formation des médecins en santé préventive du petit enfant doit être le fer de lance de ces différentes mesures, en faisant de la PMI un terrain de stage systématiquement offert aux internes. La création d’une formation spécialisée transversale (FST) accessible aux pédiatres et aux médecins généralistes, ainsi que d’un diplôme interuniversitaire (DIU) spécifique à cet exercice répondraient à ces ambitions.
Il est devenu urgent de se mobiliser pour que cette médecine, avec des compétences spécifiques, redevienne ainsi visible, attractive et actrice dans la formation.
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