L’hypothèse hygiéniste dans l’asthme est relancée... mais de façon plus enchevêtrée que le postulat initial. Une étude britannique chez 916 enfants suivis jusque l’âge de 11 ans montre que la prise d’antibiotiques avant l’âge de 1 an augmente le risque d’épisodes avec sibilants et double le risque de crises ou d’exacerbations graves. En cas d’antécédent asthmatique, le risque d’exacerbations et d’admissions à l’hôpital était significativement augmenté dans les deux ans suivant la première prise antibiotique. Mais ce n’est pas tout et c’est là où tout se complique un peu plus.
Si l’étude dirigée par Aida Semic-Jusufagic n’a pas mis en évidence de lien avec l’atopie, l’hypothèse avancée jusque-là pour expliquer la survenue d’asthme ultérieur, les chercheurs ont constaté un effet inattendu sur l’immunité. Pour la première fois, une étude a retrouvé une association entre la prise d’antibiotiques précoce (‹1 an) et une altération de l’immunité virale, sans que l’immunité bactérienne ne soit concernée. Le variant génétique 17q21 était associé à un risque élevé de prise d’antibiotique dans la petite enfance. Ces résultats suggèrent des liens de causalité entre antibiotique et asthme plus complexes et intriqués que supposés. La prédisposition génétique pourrait s’exercer de façon indirecte, via la susceptibilité à être exposé à certains facteurs environnementaux, tels que la prise d’antibiotiques.
The Lancet Respiratory, publié en ligne le 15 mai 2014
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