“ L’énurésie : un grand nombre d’enfants concernés, des conséquences bien souvent lourdes. Stop au TABOU, cap sur le repérage ”
L’énurésie est une incontinence d’urine intermittente survenant exclusivement pendant le sommeil chez un enfant âgé d’au moins 5 ans1. Elle concerne près de 500 000 enfants de 5 à 15 ans en France2. Elle est source de perte d’estime de soi pour l’enfant, de difficultés de socialisation, de conflits familiaux et d’un grand désarroi pour toute la famille.
L’énurésie n’est pas une maladie, mais une affection fréquente qu’il convient de repérer en consultation à tout âge dans l’intérêt de l’enfant et de sa famille. Diverses causes peuvent être évoquées : l’immaturité de certains mécanismes physiologiques (faible capacité vésicale, seuil d’éveil élevé, vessie hyperactive la nuit, insuffisance d’hormone antidiurétique...). Elle peut aussi être la conséquence de difficultés psychologiques.
A noter qu'un enfant dont le père ou la mère était énurétique a 44% de risques de l’être à son tour et ce risque est porté à 77% si les deux parents l’étaient.
Sujet tabou, l’énurésie n’est pas toujours abordée spontanément en consultation, et devrait être repérée à partir de 5-6 ans, du fait de ses répercussions psychologiques et socio-familiales. |
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Sa prise en charge doit dédramatiser, rassurer et permettre à l’enfant et à sa famille de vivre normalement jusqu’à la résolution du problème, laquelle sera favorisée par l’implication et le responsabilisation de l’enfant et la valorisation de ses accomplissements. Quelques mesures générales :
- Responsabiliser l’enfant autour des conseils hygièno-diététiques qu’il devra appliquer sans que ses parents aient à les lui rappeler constamment : ne pas se retenir et aller régulièrement aux toilettes dans la journée, boire suffisamment dans la journée mais le moins possible après 18H, uriner juste avant le coucher. Un petit « calendrier » permet de valoriser l’accomplissement des missions et les «nuits sèches », afin d’encourager l’enfant. Pour télécharger le calendrier cliquez ici.
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Proposer – sans imposer - des mesures soulageant immédiatement le quotidien de la famille et de l’enfant : sous-vêtements absorbants (qu’il ne faudra pas nommer « couches pour enfants ») et alèzes jetables.
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Les traitements médicamenteux seront envisagés en seconde intention si les mesures précédentes ont été véritablement bien appliquées pendant une durée suffisante sans permettre d’évolution notable.
Découvrez des informations scientifiques, des outils pratiques (comme le calendrier des nuits sèches) et des interviews dans une nouvelle section, spécialement réservé aux professionnels de santé sur www.drynites.fr. Profitez notamment de cet espace pour échanger avec notre pédiatre, expert de l’énurésie. |
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Références :
1- Définition consensuelle de l’ICCS (Internationnal Children’s Continence Society)
2- LOTTMANN H. – Observatoire français sur les répercussions et la prise en charge de l’énurésie nocturne chez l’enfant et l’adolescent. Med. Enf. 2009.29 298-302
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