Les risques liés aux animaux de compagnie non traditionnels (ACNT) sont sous-estimés en France, et leur possession devrait être déconseillée lorsque le foyer comporte un enfant de moins de cinq ans, considère l’Académie nationale de médecine (ANM).
Les ACNT ? Derrière cet acronyme, figurent les animaux non traditionnels domestiques comme le lapin, la chèvre, le porc… ou non domestiques, comme les rongeurs, les hérissons, les reptiles, les amphibiens, les oiseaux. Les risques liés à ces animaux sont sous-estimés en Europe, regrette l’Académie, par méconnaissance de certaines zoonoses et en raison de l’inexistence d’un système d’alerte qui permettrait de signaler les cas sporadiques. Ce qui n’est pas le cas aux États-Unis où leur recensement entre 1996 à 2017 a permis de montrer qu’ils concernent surtout les enfants âgés de moins de cinq ans et peuvent conduire au décès.
Des maladies zoonotiques différentes selon les animaux
La morsure est le moyen le plus fréquent (devant la griffure ou la constriction) d’inoculation d’un agent pathogène présent naturellement dans la salive de l’animal et qui peut provoquer une septicémie mortelle. L’animal étant le plus souvent asymptomatique, les contacts étroits avec celui-ci présentent aussi un risque de transmission d’un agent infectieux, notamment lorsqu’il dort avec l’enfant dans la chambre.
La maladie la plus fréquemment transmise par les ACNT est la salmonellose (dans 81 % des cas aux États-Unis), en particulier en cas de contact avec des rats ou souris sauvages, des oiseaux (par consommation d’œufs contaminés provenant de poules de compagnie), des lézards, des grenouilles, petites tortues aquatiques, reptiles.
Le contact avec des souris sauvages ou des hamsters peut provoquer une chorioméningite lymphocytaire ; avec les oiseaux, une psittacose ; avec les ruminants, une colibacillose entérohémorragique ; avec les rats et souris, la leptospirose, voire des poxviroses (rats de Gambie, ou rats réservoirs du virus de la « variole de la vache » ) ou la fièvre hémorragique avec syndrome rénal dû à l'hantavirus de Séoul.
Prévenir le médecin de la présence d’un ACNT
L’Académie nationale de médecine recommande donc d’informer le grand public des risques de la présence à domicile de ces ACNT, et même de la déconseiller en présence d’enfant de moins de cinq ans, notamment lorsque les animaux représentent un risque de morsure (furet, rat, iguane) ou de transmission d’agents infectieux (rongeurs, serpents, tortues, amphibiens, oiseaux, petits ruminants…).
Devant toute maladie chez un enfant de moins de cinq ans, les parents doivent prévenir le médecin de la présence d’un animal non conventionnel à domicile.
Enfin, l’Académie plaide pour des contrôles sanitaires renforcés dans les animaleries en fonction des risques propres à chaque espèce, et demande la création d’une plateforme de surveillance épidémiologique des zoonoses observées chez l’enfant exposé à la présence d’un ACNT. L’objectif : partager les données pour la détection, le traitement précoce et la prévention de ces maladies.
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