La corticothérapie anténatale fait partie intégrante de la prise en charge de la grande prématurité pour la prévention des complications pulmonaires (conférence de consensus NIH de 1994 et recommandations du CNGOF de 2002).
Ce n'était pas le cas pour les « petites » prématurités, c'est-à-dire les enfants nés après 34 SA. Or, le médicament réduit également le risque de complications pour les bébés nés même quelques semaines avant terme, habituellement plus nombreuses que pour les enfants nés à terme. En témoignent les résultats de l'étude américaine conduite sur plus de 2 800 femmes de 17 pôles mère-enfant. Le risque élevé de menace d'accouchement prématuré était défini soit par un travail prématuré à membranes intactes et au moins 3 cm de dilatation ou 75 % d'effacement du col, soit par une rupture spontanée des membranes. Par ailleurs, était éligible à la corticothérapie toute situation nécessitant une induction ou une césarienne dans les 24 heures à 7 jours après la randomisation. Deux injections de bétaméthasone (12 mg) ou de placebo étaient administrées en intramusculaire à 24 heures d'intervalle. Le critère de jugement choisi était composite et construit à partir du traitement donné pour difficultés respiratoires dans les 72 premières heures de vie, dont la CPAP (ventilation en pression positive continue), l'oxygénothérapie, l'oxygénation par membrane extra-corporelle (ECMO) ou la ventilation mécanique. Autres critères, la mort fœtale in utero ou le décès dans les 72 premières heures de vie. L'administration de bétaméthasone s'accompagnait de façon significative de moins de traitements de troubles respiratoires, de moins de complications respiratoires graves, de tachypnée transitoire, d'administration de surfactant et de dysplasie bronchopulmonaire.
Sepsis néonataux
Dans le même temps, l'incidence des chorioamniotites et des sepsis néonataux était comparable dans les deux groupes. Les hypoglycémies néonatales étaient en revanche plus fréquentes dans le groupe bétaméthasone, 24 % contre 14,9 %, sans conséquence, ce qui oblige toutefois à une surveillance glycémique dans ces situations. Enfin, la réduction du taux de dysplasie bronchopulmonaire avec le traitement par bétaméthasone pourrait avoir des bénéfices à long terme sur la pathologie pulmonaire chronique notamment. Les résultats vont dans le même sens que ceux de l'étude randomisée ASTECS sur les effets de la corticothérapie anténatale en cas de césarienne chez des enfants à terme. Le taux d'admission en réanimation pour détresse respiratoire étant alors significativement réduit, la corticothérapie anténatale est devenue depuis un traitement standard des césariennes à terme au Royaume-Uni. En France, à l'inverse, la corticothérapie après 34 SA ne devrait pas être recommandée par les gynécologues, en raison notamment de ses effets secondaires cérébraux à l'âge de deux ans. Pour eux, le rapport bénéfices/risques d'une « rescue dose » à la dernière minute n'est pas satisfaisant.
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