Depuis 1997 et les résultats de la première étude EPIPAGE, la proportion des enfants ayant survécu sans morbidité sévère a augmenté de 14 % chez les prématurés nés entre la 25e et la 29e semaine d’aménorrhée, et de 6 % pour les enfants nés entre la 30e et la 31e semaine. Ces chiffres font partie de la première fournée de données produite par l’équipe INSERM EPOPé (équipe de recherche en épidémiologie obstétricale, périnatale et pédiatrique). L’étude EPIPAGE-2 (Étude épidémiologique sur les petits âges gestationnels) a inclus entre mars 2011 et décembre 2011, 6 700 enfants prématurés (naissances vivantes et morts nés) dans 25 régions de France.
94 % de survie chez les grands prématurés
Les résultats publiés dans « JAMA Pediatrics » montrent que 94 % des enfants nés au bout de 27 à 31 semaines d’aménorrhée sont sortis vivants de la maternité, et 81 % de ces survivants n’ont pas connu de morbidité grave (pneumopathie, hémorragies intraventriculaires, leucomalacie, rétinopathie ou entérocolite nécrosante) au cours de leurs premiers mois de vie. Par ailleurs, 59 % des enfants nés à 25 semaines d’aménorrhée et 75 % de ceux nés à 26 semaines d’aménorrhée ont survécu tandis que les proportions des survivants sans pathologie néonatale grave étaient respectivement de 30 et 48 %. « En revanche, la situation n’a pas évolué pour les plus grands prématurés, nés avant 24 semaines », explique le Dr Pierre-Yves Ancel, premier auteur et responsable de l’équipe EPOPé. À 24 semaines, seulement 31 % des enfants survivent, dont 12 % sans comorbidité grave.
Une amélioration globale de la prise en charge
Pour expliquer cette amélioration de la santé périnatale des enfants prématurés, les chercheurs évoquent le meilleur repérage des grossesses à risque de prématurité, ou au cours desquels un accouchement prématuré doit être provoqué, comme les cas de décollement placentaire. « Environ 85 % des prématurés naissent désormais dans des maternités de type 3 », note le Dr François Goffinet. Selon le Pr Jean Christophe Rozé, chef du service de médecine néonatale du CHU de Nantes, « ce n’est pas seulement dans un centre ou deux que l’on a assisté à une amélioration de la survie au-delà de 26 semaines, mais dans l’ensemble des maternités de niveau 3 ».
Un suivi de 6 ans
Les chercheurs vont continuer le suivi de 4 000 des prématurés survivants de la cohrote EPIPAGE-2 pendant 6 ans, grâce aux 6 millions d’euros obtenus dans le cadre d’un appel à projet. « Nous souhaiterions pousser le suivi jusqu’à la 12e année des enfants », espère Pierre-Yves Ancel, qui ne cache pas ses « craintes quant à la possibilité de trouver le financement pour un tel projet ». Lors de la première étude EPIPAGE, les suivis les plus longs étaient de huit ans.
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