La couverture vaccinale en France est marquée par une forte disparité selon les valences, avec une baisse globale de 5 % chez les nourrissons au début de l’année 2015. Pour la diphtérie, le tétanos la poliomyélite et la coqueluche, la couverture est de 95 % selon les dernières données de l’Institut national de veille sanitaire, ce qui est satisfaisant. En revanche, pour d’autres valences le constat est plus négatif. Le déficit de vaccination contre l’hépatite B a été rattrapé en partie par le vaccin hexavalent, et la couverture est aujourd’hui meilleure qu’il y a 6 ou 7 ans. La couverture vis-à-vis du méningocoque C est décevante, celle pour la rougeole est très hétérogène et insuffisante pour maîtriser les épidémies et pour le papillomavirus (HPV), la situation reste préoccupante.
« La France se démarque des autres pays européens par un nombre de plus en plus élevé d’hésitants », rapporte le Dr Jacques Cheymol. En cause, la perte de confiance dans les autorités et les experts suite aux crises sanitaires répétées, et un repli individualiste qui fait que l’idée collective est de moins en moins présente. « Or, en matière de maladies infectieuses, le collectif est déterminant », rappelle le Dr Cheymol.
Sécurité des adjuvants
Les arguments avancés sont variés et intriqués. Les parents s’interrogent sur la nécessité réelle des vaccins, en particulier pour l’hépatite B et l’HPV, sur leur nombre qu’ils jugent élevé ou sur la sécurité des adjuvants utilisés. Une méfiance qui découle de la « position militante de certains experts, relayée par des associations de patients, alors que ces adjuvants sont utilisés depuis plusieurs décennies sans problème, souligne le Dr Cheymol. Il y a également une part d’irrationnel, les parents s’opposant à ce qui est proposé par un pouvoir ».
« La formation en vaccinologie des médecins, qui sont en première ligne, est fondamentale et il faut bien reconnaître qu’il existe un déficit de formation initiale et continue dans ce domaine. En témoigne l’intérêt suscité par les sessions consacrées à la vaccination dans les congrès », conclut le Dr Cheymol.
D’après un entretien avec le Dr Jacques Cheymol, Clichy
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