On savait que les infections par le SARS-CoV-2 sont en général moins graves chez les enfants que chez les adultes. Selon Santé publique France, les cas pédiatriques confirmés représentent en effet moins de 1 % des hospitalisations et des décès.
Selon une étude menée en Île-de-France par l’Association française de pédiatrie ambulatoire et parue en prépublication sur le site MedRxiv, les enfants seraient moins contaminés et moins contaminants. L'étude portait sur 605 jeunes de moins de 15 ans suivis en ville en Ile-de-France. Plus de la moitié (53,2 %) de ces jeunes patients était asymptomatique et 46,8 % présentaient des symptômes légers. Les auteurs précisent que des symptômes ont tout de même été observés au cours de la semaine écoulée avant la consultation médicale.
Les tests PCR n'étaient positifs que chez 1,8 % des jeunes patients et la sérologie était positive chez 10,7 % d'entre eux. Parmi les 65 enfants à la sérologie positive, 87,3 % ont eu un contact confirmé ou suspecté, généralement un adulte de la famille. Il n'y avait pas de différence significative entre les enfants symptomatiques et asymptomatiques en ce qui concerne la positivité des tests PCR et sérologiques.
Jusqu'à 7 fois moins contaminés que les adultes
Ces résultats sont complétés par d'autres données, également publiées sur le site de mdRxiv, fruit de la collaboration entre l'association clinique et thérapeutique infantile du Val-de-Marne (ACTIV) et le réseau d'unité de recherche du groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP).
L'étude a été menée auprès de 45 unités de pédiatrie, au sein desquelles des prélèvements nasopharyngés ont été réalisés entre le 2 mars et le 26 avril 2020. Au cours de cette période, 52 588 RT-PCR ont été faites à l'échelle de l'AP-HP, dont 46 098 chez l'adulte et 6 490 chez l'enfant (soit 12,3 %).
Les taux de PCR positive étaient 2 à 7 fois plus faibles chez les enfants que chez les adultes selon la période de l'épidémie, le taux de positivité étant de 5,9 % chez les enfants et de 20,3 % chez les adultes sur l'ensemble de la période.
Lors de la première partie de l'épidémie, c’est-à-dire jusqu'au 15 mars, seulement 3,1 % des 1 690 prélèvements pédiatriques étaient positifs, soit 4,5 fois mois que chez les adultes. Lors du pic de l'épidémie, lors de la seconde moitié du mois de mars, les auteurs ont constaté « une augmentation du ratio entre enfants et adultes, qui peut s'expliquer par la survenue de maladies de Kawasaki atypiques ».
Les chercheurs reconnaissent des limitations à leurs études : « Même s'il est possible que des cas de Covid-19 pédiatrique aient échappé à la surveillance de nos différents centres, et bien que nous n'ayons pas étendu notre travail à la France entière, la dynamique du taux de positivité chez les enfants correspondait bien à celle de l'ensemble des cas au niveau national. »
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?