Les enfants porteurs de cardiopathies, congénitales ou acquises, sont plus à risque de développer une forme sévère de Covid. C'est ce que démontre une étude américaine publiée dans le « Jama Network Open » dans une cohorte de 171 416 enfants âgés de 2 mois à 17 ans infectés par le Sars-CoV-2. Ces résultats suggèrent de veiller particulièrement à la vaccination anti-Covid de ces enfants.
Chez l'adulte, il a été rapidement établi que les antécédents cardiovasculaires sont associés à une morbimortalité du Covid plus élevée et que l'infection à Sars-CoV-2 est associée à des complications cardiovasculaires à type d'infarctus du myocarde, d'arythmies et de syndrome coronaire aigu. Chez l'enfant, l'influence des maladies cardiovasculaires préexistantes sur la sévérité de l'infection est apparue en décalé. Mais le surrisque conféré reste peu décrit par type de pathologies.
Le risque évalué pour 26 pathologies
Pour ce travail, l'équipe coordonnée par Louis Ehwerhemuepha de l'hôpital pédiatrique d'Orange (Californie) s'est basée sur les données de 85 systèmes de santé américains sur la période allant de mars 2020 à janvier 2021. Parmi les enfants infectés par le Sars-CoV-2 et âgés en médiane de 8 ans, un peu moins de 10 % ont présenté une forme sévère, celle-ci étant définie par un besoin en oxygène ou le décès.
Les chercheurs ont évalué le risque associé pour 26 pathologies cardiovasculaires répertoriées dans la CIM-10 : anomalie d'un seul ventricule, anomalie simple biventriculaire, anomalie complexe biventriculaire, mais aussi arrêt cardiaque, choc cardiogénique, chirurgie cardiaque et 20 autres maladies acquises.
Il en ressort que les maladies cardiovasculaires à la fois congénitales et acquises sont des facteurs de risque. Un antécédent d'arrêt cardiaque augmente de 892 % le risque de forme sévère, le choc cardiogénique de 204 %, une chirurgie cardiaque de 207 %, une maladie cardiovasculaire de 91 %, une insuffisance cardiaque de 82 %.
Vérifier la vaccination Covid des enfants à risque
Parmi les 258 petits patients ayant un antécédent d'arrêt cardiaque, 205 (79,46 %) ont présenté une forme sévère de Covid, avec un taux de mortalité de 27,9 % (72 décès). Les trois quarts de ces patients étaient âgés de moins de 12 ans. De la même façon, pour les 124 enfants ayant un antécédent de choc cardiogénique, le taux de formes sévères d'infection était de 70,16 % (87 patients), pour un taux de mortalité de 12,10 % (15 décès).
« Malgré le taux de mortalité élevée parmi les patients pédiatriques avec un antécédent d'arrêt cardiaque et de Covid sévère, seulement un tiers des moins de 12 ans étaient éligibles à la vaccination ou aux anticorps monoclonaux selon les recommandations d'alors en septembre 2021 », écrivent les auteurs.
Ces résultats soulignent la nécessité de prévenir les formes graves, en informant les familles d'aller consulter très précocement et en les vaccinant, mais aussi de « mener des recherches rapides pour mettre à disposition des thérapies d'immunisation passive (anticorps monoclonaux) et des antiviraux », plaident les chercheurs. Contre le variant Omicron, ni l'Evusheld en prophylaxie préexposition ni le Paxlovid en curatif ne sont indiqués avant l'âge de 12 ans, l antiviral oral ne l'étant que chez l'adulte.
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