Certains sports ne sont pas sans danger pour l'œil. C'est l'un des sujets sur lesquels la Société française d’ophtalmologie (SFO) attire l'attention en présentation d'amont de son 129e congrès international prévu à Paris du 6 au 8 mai.
Une étude de 2010 fait état de 900 000 personnes blessées de cette façon aux États-Unis, rapporte le Pr Barham Bodaghi de l'hôpital Pitié-Salpêtrière (AP-HP) et secrétaire général de la SFO. Dans les faits, les sports provoquant le plus d’accidents oculaires ne sont pas ceux auxquels on s’attendrait de prime abord. Il s’agit en effet du football (30 %), du handball, du volley et du basket (24 %), du rugby (24 %), de la gymnastique sportive (6 %), du ski (6 %), du cyclisme (6 %), de l’athlétisme (4 %) et enfin des sports de contact (4 %).
Dépistage chez l'enfant
Autre sujet phare : l’importance d’un dépistage précoce des principales affections ophtalmologiques chez l’enfant (amétropies, cataracte, strabisme et glaucome). Les deux premières années de vie constituent une période sensible et plastique où l’on peut rétablir une situation de développement visuel normal et éviter l’amblyopie, rappelle la Pr Claude Speeg-Schatz du CHU de Strasbourg.
À cette fin, dans les familles à risque (fortes myopies, strabisme, cataracte précoce, glaucome congénital), il ne faut pas hésiter à consulter avant les neuf mois de l'enfant. La spécialiste préconise une cycloplégie (paralyser l’accommodation par des gouttes pour calculer la puissance réfractive de l’enfant) et un fond d’œil de dépistage pour tous les enfants de 9 à 12 mois. Dans l’idéal directement chez un ophtalmopédiatre. Si ce n’est pas faisable, en passant par un orthoptiste qui pourra, si nécessaire, rediriger l’enfant vers un ophtalmopédiatre.
Des innovations en pharmacologie
La pharmacologie en ophtalmologie est un thème majeur du congrès et le rapport de l'édition 2023 lui est consacré. Y sont décrites les nouvelles voies d’administration des médicaments ayant vu le jour ces dernières années, par les rapporteurs Francine Behar-Cohen, professeur en ophtalmologie, et François Chast, professeur en pharmacie.
Ainsi la voie intravitréenne est devenue le premier choix pour administrer des biomédicaments et des formulations retard de corticoïdes sont destinées au traitement des maladies rétiniennes. Plus récemment, les voies sous-rétiniennes et suprachoroïdiennes répondent aux besoins des génothérapeutes, à la recherche de voies d’administration plus sûres que l’injection intravitréenne.
D’autres innovations thérapeutiques importantes ont vu le jour comme des gouttes pour retarder la myopie ou l’instillation de médicaments hydrophobes comme la ciclosporine sous forme de collyre. Des anticorps et d’autres protéines thérapeutiques sont utilisés en injection dans l'œil, ou via une production locale par thérapie génique.
Autre constat pharmacologique : celui des toxicités oculaires des médicaments systémiques. Ainsi, les effets le plus souvent observés ces dernières années, avec l’utilisation de nouveaux traitements anticancéreux, sont des réactions rétiniennes parfois sévères qui peuvent justifier la modification des traitements.
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