Près de 40 % des sujets âgés n'ont pas de lunettes adaptées à leur vue

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Publié le 09/11/2018

Myopie, hypermétropie, astigmatisme, les troubles réfractifs sont facilement corrigeables par le port de lunettes adaptées. Pourtant, près de 40 % des sujets âgés de plus de 78 ans en France seraient mal corrigés, révèle une étude Inserm/université de Bordeaux/Sorbonne Université dans « JAMA Ophthalmology ». 

Ce constat tiré à partir de la cohorte Alienor en région Aquitaine chez plus de 700 personnes âgées met l'accent sur la nécessité de sensibiliser médecins et patients à la recherche des troubles de la réfraction, les troubles visuels altérant la qualité de vie et le degré d'autonomie. 

Fatalisme et coût supposé

Pour le Dr Catherine Helmer, épidémiologiste Inserm à l'université de Bordeaux et auteur principale, les raisons sont multiples, tenant à la fois du « fatalisme laissant à penser qu'il est normal que la vue décline avec l'âge » ou encore « à des raisons financières persistantes malgré les aides existantes ». 

Vigilance toujours de mise en cas de suivi ophtalmo 

De façon étonnante, l'étude montre que plus d'un tiers (35 %) des sujets suivis pour une pathologie oculaire (dégénérescence maculaire liée à l'âge, glaucome, etc.) présentait des troubles réfractifs, soit un peu plus que ceux sans antécédent ophtalmologique (30 %). « Le fait de retrouver un nombre important de troubles visuels mal corrigés également chez des personnes présentant des pathologies oculaires – et qui sont le plus souvent suivies pour ces pathologies – souligne la nécessité d'être attentif à ces corrections inadaptées », estime l'épidémiologiste. 

Des examens à domicile

Sans surprise, le fait de vivre seul était un facteur de risque d'avoir des troubles de la réfraction. De même, les sujets examinés à domicile étaient plus à risque que ceux ayant pu se déplacer au centre hospitalier (49,4% versus 33,5 %). « La part encore plus élevée de mauvaise correction chez les personnes examinées dans leur lieu de vie devrait inciter à la mise en place d'actions de prévention les ciblant spécifiquement », estime Catherine Helmer.


Source : lequotidiendumedecin.fr