Comment faciliter l'adoption par tous d'une alimentation favorable à la santé ? C'était, lors des états généraux de l'alimentation, l'objet d'un atelier, présidé par Dominique Voynet, auquel participait le Collectif national des associations d'obèses (CNAO). L'occasion de débattre de la qualité nutritionnelle des aliments consommés par les Français, de la constitution du prix de ces aliments, de l'information nutritionnelle fournie aux consommateurs et de leur formation aux questions sanitaires.
Plusieurs grandes questions ont été soulevées : comment mieux produire pour mieux consommer ? Comment améliorer la transformation des aliments au service de la santé humaine ? Et comment mieux répartir la valeur et éviter le gaspillage ? « Il était plus qu'urgent de rassembler l'ensemble des acteurs autour de l'alimentation des Français. Il est nécessaire de prôner une alimentation saine pour l'intérêt de notre population, dont la moitié est en surpoids ou obèse », affirme Anne-Sophie Joly, présidente fondatrice du CNAO.
Sans langue de bois
Les débats qui se sont tenus dans le cadre des états généraux ont permis de donner la parole à tous, experts ou non, de façon démocratique. « Les réunions ont été intenses, sans langue de bois. Elles nous ont permis d'avancer dans le bon sens pour améliorer l'alimentation au service de la santé des consommateurs », se félicite Anne-Sophie Joly.
Aujourd'hui, précise-t-elle, à la suite de ces états généraux, de nombreux projets sont en cours : « Nous travaillons sur plusieurs sujets avec le ministère de la Santé, notamment sur la prévention de l'obésité et du surpoids. Nous réfléchissons aux moyens de délivrer une information fiable et compréhensible sur les liens entre alimentation et santé. Nous souhaitons également améliorer le parcours de soins des patients en surpoids ou obèses pour le rendre plus efficace. Depuis le plan Obésité de 2010, nous n'avions jamais autant avancé au sujet de cette pathologie que maintenant. Ces réflexions donneront lieu à des annonces par le ministère de la Santé dès ce mois de juin. »
Combattre les préjugés et les inégalités
Le CNAO espère, par ailleurs, que les débats qui se sont déroulés lors des états généraux de l'alimentation permettront à l'obésité d'être reconnue comme une pathologie. « Aujourd'hui, le Portugal est le seul pays d'Europe à reconnaître ce fléau comme une maladie à part entière », précise la présidente. Les préjugés sont nombreux envers les personnes obèses, souvent stigmatisées, déconsidérées dans leur vie privée comme dans la sphère professionnelle. Selon Anne-Sophie Joly, « il est urgent de changer la façon de les percevoir. Il faut également réduire les inégalités d'accès à une alimentation de qualité, car elles souvent issues de couches sociales défavorisées. Il faut leur permettre d'acheter des aliments à la fois peu chers et moins gras, moins salés, moins sucrés que ce que l'on trouve actuellement sur le marché ».
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