La dernière réunion de concertation du Plan national nutrition santé (PNNS) qui s'est tenue en mars a mis en exergue trois expérimentations, en cours, dans le domaine de l'obésité et du diabète. En 2016, une convention médicale a, tout d'abord, été signée entre la caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) et les médecins généralistes avec l'objectif de mettre en place une consultation de suivi de l'obésité et de coordination par les médecins généralistes. Cette expérimentation qui doit durer deux ans, cible les enfants à risque d'obésité de 3 à 9 ans. Ces derniers seront reçus deux fois par an par leur médecin traitant (la consultation étant valorisée à 46 euros). Cette expérimentation confirme la volonté de la Haute Autorité de santé de mettre le médecin généraliste au cœur de la prise en charge de l'obésité, notamment infantile.
Prises en charge pluridisciplinaires
La deuxième expérimentation entre dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale. Ciblant, là encore, l'enfant obèse ou en surpoids (de 3 à 8 ans), elle leur offre une prise en charge pluridisciplinaire (diététique, psychologique et sportive) remboursée à 100 % par l'assurance-maladie, sans avance de frais. Cette expérimentation d'une durée de deux ans, se limite à 3 territoires (le Nord-Pas-de-Calais, La Réunion et la Seine-Saint-Denis). Dans ce cadre, le médecin généraliste doit, notamment, prescrire une prise en charge pluridisciplinaire et orienter les enfants en surpoids ou obèses vers des structures médicales spécialisées (en dehors des Centres spécialisés obésité). Il a également pour responsabilité de coordonner cette prise en charge.
La CNAM prévoit, par ailleurs, un accompagnement spécifique (modifications alimentaires, activité physique et support psychosocial) des personnes de 45 à 70 ans en surpoids et à haut risque de développer un diabète. L'expérimentation qui se concrétisera sous la forme d'une quinzaine de séances collectives ciblera la Seine-Saint-Denis, la Réunion et le Bas-Rhin, et aura pour objectif la perte de poids, la reprise d'activité physique et le recul de l'âge d'entrée dans le diabète. En 2014, plus de 3 millions de personnes étaient prises en charge pour un diabète en France, pour un coût global de 7,9 milliards d'euros.
Une réglementation multicible
Plusieurs avancées sont également notables en matière de textes réglementaires. La loi et le décret concernant l'étiquetage des produits nutritionnels ont été promulgués. Concernant cette mesure, le Collectif national des associations d'obèses (CNAO) qui a organisé les 19 et 20 mai derniers les Journées européennes de l'obésité, regrette qu'il n'y ait pas d'obligation d'étiquetage au niveau de l'industrie agro-alimentaire. Le dispositif pris pour supprimer la mise à disposition de boissons sucrées dans les lieux de restauration publique et notamment, dans les lieux fréquentés par de jeunes enfants est également en vigueur. Concernant l'image du corps, un article de loi sur le mannequinat pour les enfants empêche, désormais, les mannequins ayant un indice de masse corporelle inférieur à 18,5 à défiler en France. Enfin, la prescription du sport par ordonnance par le médecin généraliste, mise en place récemment, n'est certes pas remboursée par l'assurance-maladie mais elle donnera droit à des modalités de financements régionaux ou territoriaux.
D'après une conférence du Collectif national des associations d'obèses (CNAO)
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