Le Pr Patrick Tounian, chef du service de nutrition et gastroentérologie pédiatrique, hôpital Trousseau (Paris), revendique une vision avant-gardiste de la prévention et de la prise en charge de l’obésité infantile et, de fait, ses propos et sa pratique ne correspondent pas à ce que l’on peut lire et entendre sur le sujet.
Tout d’abord sur « l’épidémie d’obésité infantile » : « Avant l’âge de 18 ans, on estime que la prévalence de la surcharge pondérale se situe entre 15 et 20 %, dont 5 % d’obésités. C’est bien sûr beaucoup mais ne doit pas cacher que ces chiffres sont stables depuis 2000, dans l’ensemble des pays industrialisés », souligne-t-il. Ensuite, sur la nécessité de faire maigrir ces jeunes au plus vite « alors que plusieurs études montrent que l’obésité n’est pas grave à court terme chez le jeune, notamment au plan cardiovasculaire. C’est le poids à l’âge adulte qui compte ». Pour le Pr Tounian ces erreurs d’analyse ont conduit à des campagnes collectives qui se sont avérées inefficaces, ont abouti au développement de phobies dans de nombreuses familles, avec à la clé des régimes aberrants et qui conduisent de plus en plus à des carences nutritionnelles chez des jeunes qui n’ont pas besoin de régimes. Or il faut redire que les apports en fer, en calcium, en acides gras essentiels et en certaines vitamines doivent être correctement assurés pendant toute l’enfance et l’adolescence, sous peine de conséquences sérieuses pour le restant de la vie. Lutter contre les psychoses, se donner le temps de corriger une surcharge pondérale qui n’est pas dangereuse à court terme, prévenir et dépister des carences, adopter une prise en charge adaptée aux habitudes de chaque jeune et tenant compte de sa motivation réelle, voilà ce que propose le Pr Tounian.
Motivation et individualisation
« Pour toutes ces raisons, indique-t-il, nous avons décidé de collaborer avec l’équipe Le Dietmed afin de mettre au point une application destinée à l’enfant. Un tel outil paraît particulièrement adapté à ces tranches d’âge d’autant qu’en pratique on le conseille : seuls les adolescents motivés s’en servent. » Au passage, le Pr Tounian insiste sur le fait que de nombreux enfants et adolescents demandent de l’aide car ils sont perturbés dans leur vie scolaire, physique, affective. « Il faut répondre à ces demandes mais nous sommes un peu démunis, en raison du manque de temps des médecins et de l’absence de médicaments efficaces. À ce titre, Le Dietmedkids constitue une aide importante ». Par ailleurs, Le Dietmed reproduit ce qui est la pratique médicale du Pr Tounian : pas de régime pré-établi, analyse des habitudes alimentaires, le conseil nutritionnel devant s’adapter à ces dernières : « On peut essayer de faire manger des légumes ou prendre un petit déjeuner à un adolescent récalcitrant, cela ne marche pas. Mieux vaut lui dire, on va trouver une solution partant de là… ». Enfin, le Pr Tounian a beaucoup œuvré pour que le site www.ledietkids.fr permette la prévention et le dépistage des carences nutritionnelles ».
Résultats prometteurs
Pour le Pr Tounian, tous ces objectifs ont été atteints à travers une forme attractive et conviviale, adaptée aux différentes tranches d’âge qui ont été retenues, pour des raisons nutritionnelles et psychologiques (4-6 ans, 7-9 ans, 10-12 ans, 13-17 ans). Et même s’il est trop tôt pour se livrer à une analyse scientifique de l’étude test réalisée auprès de plus de 600 enfants et de leurs familles, « Le Dietkids constitue une innovation et un progrès notables, donnant au médecin des moyens diagnostiques et thérapeutiques dont il ne disposait pas », se réjouit le Pr Tounian.
Réunion organisée par le Dietmed
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