Méta-analyse

Petit-déjeunons !

Publié le 22/10/2015
Article réservé aux abonnés

Plus de deux adultes sur dix et près de trois enfants sur dix (1) sautent, au moins, un petit-déjeuner par semaine. Un phénomène particulièrement marqué dans les milieux défavorisés. De fait, d’après les enseignants, en moyenne, trois élèves par classe arrivent le ventre vide à l’école hors Réseaux d’Éducation Prioritaire (REP). Plus de cinq, dans les établissements des Réseaux d’éducation ultra-prioritaires (REP+) [2]. Pour montrer les effets bénéfiques du petit-déjeuner, le « Collectif du petit-déjeuner à la Française » (3) a réalisé la synthèse d’une soixantaine d’études scientifiques effectuées chez des enfants et des adultes en bonne santé. Celle-ci compare essentiellement la consommation et la non-consommation régulière d’un petit-déjeuner, mais aussi, la composition du petit-déjeuner.

Des bienfaits prouvés

Cette revue de la littérature confirme que la prise du petit-déjeuner favorise une alimentation variée, équilibrée et une meilleure répartition des apports énergétiques dans la journée. En effet, en l’absence de petit-déjeuner, l’apport en énergie se concentre à près de 90 % sur le déjeuner et le dîner.

Généralement constitué de produits fruitiers, céréaliers et laitiers ainsi que d’une boisson chaude, le petit-déjeuner français fournit 25 % des apports en glucides de la journée. Et plus de 30 % des apports en vitamines B1, B2, et B5 chez les enfants (20 % chez les adultes). La vitamine C, quant à elle, est apportée par le petit-déjeuner à hauteur de 2 6 % chez les enfants (18 % chez les adultes). Près de 20 % du calcium consommé par les adultes français l’est au moment du petit-déjeuner (plus de 30 % pour les enfants). Par ailleurs, les études montrent que les personnes qui prennent ce repas matinal consomment souvent davantage de fruits, de légumes et de céréales complètes. La consommation régulière d’un petit-déjeuner serait également associée à un risque légèrement moindre de surpoids ou d’obésité. La méta-analyse réalisée par le collectif montre, en outre, que ce repas a un réel impact sur les performances cognitives. Plusieurs essais contrôlés, réalisés chez les enfants, illustrent l’amélioration de la mémoire et du raisonnement logique par la prise du petit-déjeuner, comparée à une absence de petit-déjeuner.

(1) Enquête Crédoc sur les Comportements et Consommations Alimentaires en France (CCAF), 2013.

(2) Étude Credoc menée auprès de 500 professeurs des écoles sur l’année scolaire 2014-2015.

(3) Le collectif est composé d’Unijus (Union nationale interprofessionnelle des jus de fruits), de Syndilait (Organisation professionnelle des fabricants de lait de consommation liquides), de la Fédération des artisans boulangers-pâtissier de Paris, du groupe « fruits » de la Fiac (Fédération des industries d’aliments conservés), en partenariat avec le Club de la table Française.

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Nutrition