Avoir un diabète, une hypertension ou une hypercholestérolémie est un facteur de risque cardiovasculaire plus important que l'obésité, selon une étude publiée dans « The Lancet Diabetes & Endocrinology ».
De 1980 à 2010, cette étude a suivi 90 257 femmes âgées de 30 à 55 ans ne présentant pas de maladie cardiovasculaire. Ces femmes ont indiqué leur indice de masse corporelle (IMC) et leur statut métabolique – défini par la présence ou non de diabète, d'hypertension et d'hypercholestérolémie – tous les 2 ans par le biais d'un questionnaire. Sur un suivi médian de 24 ans, 6 306 cas de maladies cardiovasculaires ont été rapportés.
Un risque multiplié par 3 chez les femmes obèses avec maladie métabolique
Le risque cardiovasculaire des femmes obèses avec un statut métabolique sain est 1,39 fois plus élevé que celui des femmes avec le même statut métabolique et un poids normal. Ce risque est encore plus important dès lors que le statut métabolique est « non sain » : il est multiplié par 2,43 pour les femmes de poids normal, par 2,61 pour les femmes en surpoids et par 3,15 pour les femmes obèses.
Par ailleurs, la majorité des femmes ayant initialement un profil métabolique sain ont rapporté un profil non sain après 20 ans. En particulier, 68 % des femmes avec un IMC normal ont développé un diabète, une hypertension ou de l'hypercholestérolémie – les deux premières maladies ayant le plus d'effet sur le risque de maladie cardiovasculaire. « Cette transition vers un statut métabolique non sain a été associée à un risque accru par rapport aux femmes ayant un poids normal et un profil métabolique sain stable », indique au « Quotidien » Nathalie Eckel, première auteure de l'étude.
L'obésité, un facteur de risque, même en l'absence de maladie métabolique
Les femmes obèses ayant conservé un profil métabolique sain tout au long de l'étude avaient un risque cardiovasculaire 1,57 fois plus élevé que celles ayant le même profil métabolique avec un poids normal.
« L'obésité est un facteur de risque de maladie cardiovasculaire, même en l'absence de diabète, d'hypertension et d'hypercholestérolémie. Cependant, être métaboliquement non sain est un facteur de risque beaucoup plus fort », résume Nathalie Eckel.
L'obésité dite saine n'est donc pas sans risque. « Les femmes obèses devraient perdre du poids quel que soit leur état de santé métabolique », recommande Nathalie Eckel. Elle ajoute : « Le maintien de la santé métabolique est également important pour les femmes en bonne santé de poids normal et en surpoids. » Ces observations incitent ainsi à promouvoir l'activité physique et une alimentation saine auprès de l'ensemble de la population pour se prémunir contre les maladies cardiovasculaires.
Si cette étude n'a été menée que chez des femmes, « nous ne prévoyons pas de résultats différents chez les hommes, car des études ont montré des risques de maladies cardiovasculaires similaires (voire supérieurs) pour l'obésité chez les hommes », précise Nathalie Eckel.
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