« C3RV34U : si vous avez pu lire le titre de l’exposition, voici un bel exemple des capacités de notre cerveau ». À peine entrés dans la nouvelle exposition permanente de la Cité des sciences et de l’industrie, les visiteurs comprennent qu’ils vont vivre une expérience particulière. Car le véritable sujet de cette manifestation n’est autre que… leur propre cerveau.
Dans une scénographie inspirée du surréalisme, avec nuages et chapeaux à la Magritte, la première salle s’ouvre sur une question provocante : « Mais qu’est-ce que vous avez dans la tête ? ». Après avoir appris que son cerveau pesait en moyenne 1,3 kg et comprenait 100 milliards de neurones et 100 milliards de cellules gliales, le public découvre une foule de maquettes de cet organe hors du commun, à l’échelle 1, qu’il peut dans la plupart des cas soupeser, manipuler… et même démonter.
Mais la partie le plus impressionnante de l’exposition, celle où l’on fait la queue devant les écrans et les objets, est la partie centrale, consacrée au « cerveau toujours actif ». Les visiteurs y testent le leur à travers une multitude de petites expériences qui leur réservent quelques surprises.
L’aspect ludique mis en avant
Ici, ils sont invités à répondre à une question simple : ce chiffre, affiché quelques fractions de secondes sur un écran, est-il inférieur ou supérieur à 5 ? Un jeu d’enfant, se dit-on plein de confiance. Mais si, sans que l’on s’en aperçoive, un « 4 » est diffusé pendant un laps de temps imperceptible juste avant l’affichage d’un « 7 », tout peut se dérégler. Cette image subliminale va sensiblement allonger le temps de réaction du visiteur-cobaye. S’il est trop pressé, il pourra même répondre que « 7 » est inférieur à « 5 ».
Ailleurs, on se trouve face au mot « rouge » écrit en bleu. Alors qu’il est très facile de lire le mot en question, nommer la couleur des caractères qui le composent demandera un effort : une fois que l’on a appris à lire, notre cerveau ne peut pas s’empêcher de le faire, ce qui le met parfois face à des signaux contradictoires.
En l’occurrence, lors de cette dernière expérience, le visiteur a été sans le savoir confronté avec ce que les neuropsychologues appellent l’effet Stroop. Car pour ceux qui ne se contentent pas de l’aspect ludique de l’exposition, celle-ci explicite les phénomènes qu’elle montre : des chercheurs décryptent les mécanismes à l’œuvre et la manière dont ils ont été découverts.
Pas question de se quitter sur une note trop rébarbative pour autant. L’exposition se conclut sur un film humoristique de quinze minutes mettant en avant les fonctions sociales du cerveau : dans une parodie de conférence scientifique, une chercheuse loufoque explique ce qui se passe sous notre crâne lorsque nous interagissons avec notre environnement : entre amis, en famille, et même en soirée… Les phénomènes électriques et chimiques mis en jeu dans notre cerveau sont mis en scène pour nous rappeler que celui-ci sert avant tout à « penser les autres ».
* catalogue de l’exposition sous la direction de Stanislas Dehaene, coédité Cité des sciences et de l’industrie/Éditions de La Martinière 212 p. 32 euros. Disponible aussi en version numérique.
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