De nombreux progrès ont été réalisés au cours des 30 dernières années dans la sclérose en plaques (SEP), maladie auto-immune du système nerveux central qui concerne environ 140 000 personnes en France, avec 5 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Aujourd’hui, plusieurs classes thérapeutiques sont disponibles.
Dans la SEP récurrente-rémittente (SEP-RR), Ponvory (ponésimod), un modulateur des récepteurs de la sphingosine-1-phosphate (S1P), est désormais indiqué en première intention dans le traitement des patients atteints d’une forme active. « Dès le diagnostic d’une SEP-RR, l’instauration rapide d’un traitement de fond est nécessaire avec pour objectif de diminuer la fréquence des poussées et la progression du handicap à court terme », a rappelé le Pr Pierre Clavelou du CHU de Clermont-Ferrand.
Ponvory se lie avec une grande affinité aux récepteurs S1P1 situés sur les lymphocytes. Par ce mécanisme, le ponésimod réduit le taux de lymphocytes dans le sang périphérique et empêche leur migration vers le système nerveux central, où ils jouent un rôle clé dans la destruction de la gaine de myéline et dans la formation des plaques de démyélinisation caractéristiques de la maladie.
Efficacité supérieure à celle du tériflunomide
L’étude Optimum est la première étude de phase 3 à comparer deux traitements oraux dans la SEP récurrente (SEP-R). L’objectif était d’évaluer l’efficacité et la tolérance du ponésimod (20 mg/j) par rapport à celles du tériflunomide (Aubagio, 14 mg/j) chez des patients adultes atteints de SEP-R, naïfs de tout traitement ou préalablement traités par interféron bêta-1a, acétate de glatiramère, natalizumab ou diméthylfumarate.
Au total, 1 133 patients âgés en moyenne de 37 ans, dont 65 % de femmes, ont été randomisés en deux groupes, l’un recevant du ponésimod, le second du tériflunomide. Le critère de jugement principal était le taux annualisé de poussées à la fin de la 108e semaine.
Les résultats ont montré que le ponésimod permettait de réduire de 30,5 % le taux annualisé de poussées chez les patients traités par rapport au tériflunomide. Un effet très important car chaque poussée expose à une nouvelle dégradation des capacités fonctionnelles des patients. Le ponésimod a aussi entraîné une réduction relative du nombre de lésions actives uniques combinées.
Prescription hospitalière
La supériorité du ponésimod versus tériflunomide a également été démontrée sur la variation du score de fatigue FSIQ-RMS (symptômes et impact de la fatigue). En revanche, le risque de progression du handicap à trois mois n’était pas différent entre les deux groupes.
Le profil de tolérance à moyen terme (recul médian de 8,02 années) était similaire au profil connu des autres médicaments de la classe des modulateurs des récepteurs de la S1P. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés étaient les suivants : augmentation du taux d’ALAT, céphalée, infection des voies respiratoires supérieures et alopécie. Le traitement doit être initié à doses progressives sur une période de 14 jours.
Ponvory représente ainsi une alternative thérapeutique de première intention dans les formes actives de SEP-RR définie par des paramètres cliniques ou d’imagerie.
Il s’agit d’un médicament à prescription initiale hospitalière annuelle, réservée
aux spécialistes en neurologie. Il nécessite une surveillance particulière pendant le traitement.
D'après une conférence de presse de Janssen
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