Le centre de jour Joseph Weill, ouvert en 2008 dans le 12e arrondissement de Paris, est encadré par deux centres de santé, l’un ouvert à tous publics, l’autre consacré aux enfants et adolescents, de l’association OSE (œuvre de secours aux enfants).
Créée en 1912 à Saint-Pétersbourg avant de s’implanter à Paris dans l’entre-deux-guerres, celle-ci s’est diversifiée, et se consacre, parallèlement au soin, à l’enfance et au handicap, aux personnes âgées confrontées à la maladie d’Alzheimer ou à des pathologies neurodégénératives apparentées.
Le centre Joseph Weill est le second des deux accueils de jour pour personnes âgées - le premier se trouvant dans le Marais. Une petite poignée de têtes grises sont encadrées par un personnel souriant et vigilant qui organise dans trois salles différentes des ateliers de peinture, de gymnastique et de stimulation cognitive. La plupart des âgés, d’en moyenne 87 ans, ont été cueillies chez eux entre 9 et 10 heures. Les mardis et jeudis, le centre accueille de jeunes malades, atteints précocement d’Alzheimer. Quelque 25 personnes fréquentent quotidiennement chaque centre ; elles sont une centaine à l’année.
« Socialement, ces sorties font beaucoup de bien aux aînés. Les personnes s’apprêtent pour venir », explique le Dr Marc Cohen, médecin coordonnateur et directeur du pole santé de l’Ose.
Sous sa houlette, l’équipe, orchestrée par une infirmière coordonnatrice, compte au moins 4 assistantes médico-psychologiques et des aides-soignantes. Un psychologue, un psychomotricien, un gériatre et un ergothérapeute se relaient le temps de demi-journées.
La coordination est aussi le maître mot dans les relations avec l’extérieur. L’OSE travaille avec toute la filière gérontologique du 12e arrondissement, associations, acteurs publics comme privés, à commencer par la consultation mémoire de l’hôpital Rothschild ou l’hôpital Esquirol. « En face, il y a le centre local d’information et de coordination (CLIC) Paris Émeraude Est. Nous essayons de ne pas refaire ce que les autres font », explique le Dr Cohen.
Écoute et information
« Les personnes âgées arrivent souvent trop tard. Chaque année, 40 personnes sortent de nos centres d’accueil, soit parce qu’elles meurent, soit parce qu’elles entrent dans une structure médicalisée », constate le Dr Cohen. « Nous essayons de communiquer davantage pour accueillir les âgées plus tôt, dans un état de moindre dépendance, et faire en sorte que les aidants soient moins exténués », poursuit-il.
L’OSE a mis en place plusieurs services comme des séjours thérapeutiques pour les âgés qui permettent aux proches de souffler. Les aidants ont aussi droit à un forfait, financé par l’ARS, de 20 heures de répit, pendant lesquelles une auxiliaire de vie, d’une association partenaire de l’OSE, accompagne l’âgé, chez lui.
Quelque 200 aidants sont soutenus par l’OSE chaque année. Un défi. « Nous sommes fabriqués pour soigner des malades, non des aidants. Il y a un timing différent, entre les familles, dans l’urgence, et l’institution. On a dû faire une révolution culturelle dans notre pensée de soignants », reconnaît le Dr Cohen.
En septembre 2013, l’OSE a créé le club des aidants, un lieu (aux allures de bistrot) d’écoute et d’échange qui propose des ateliers (sur la préservation de sa santé, les relais, l’équilibre au quotidien, ou les régimes juridiques de protection). « Les aidants sont à 80 % des femmes d’une soixantaine d’années. On leur apporte des conseils et un soutien très serré. On répond à leurs questions sur la pathologie, son développement, l’entrée en institution », explique Laurence Azagoury, psychologue de formation. Les proches des jeunes malades sont particulièrement vulnérables. « L’avancée dans la maladie est rapide, il faut jongler entre le travail et les enfants. Et puis on accepte différemment la maladie selon les âges. Les proches ressentent de la culpabilité : il faut souvent accompagner la décision d’un placement en institution », commente le Dr Cohen. L’initiative a reçu le prix de l’innovation sociale lors des 1res Journées Nationales Territoires de Longévité les 3-4 juillet 2014 à Nantes.
L’OSE compte étendre ses services d’accueil de jour et d’aide aux aidants en s’implantant dans le 15e arrondissement de Paris et à Sarcelles. « On veut poursuivre notre travail de sensibilisation. Beaucoup de communautés n’utilisent pas les services sociaux car elles comptent sur la solidarité familiale. Mais à la clef, c’est l’épuisement », prévient le Dr Cohen.
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