Sclérose en plaques

Kesimpta : un nouvel anticorps monoclonal auto-injectable

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Publié le 28/05/2021
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Les patients atteints de formes actives de sclérose en plaques récurrente pourront bientôt disposer du Kesimpta (ofatumumab), un médicament auto-injectable par voie sous-cutanée.

Crédit photo : Phanie

Récemment autorisé en France dans la sclérose en plaques récurrente (SEP-R) de l'adulte, Kesimpta (ofatumumab) est un traitement à l’approche innovante. Cet anticorps monoclonal cible la protéine CD20 exprimée à la surface des lymphocytes B qui sont chargés de l'immunité humorale et donc, de la production d'anticorps. « La liaison de l’ofatumumab au CD20 induit la déplétion des lymphocytes B capables de se différencier en cellules productrices d’anticorps. L'absence d'anticorps produits contre la myéline bloque la réponse inflammatoire », souligne le Dr Patrick Meshaka, directeur médical de Novartis en France.

Kesimpta bénéficie de deux études de phase 3 (Asclepios I et II), le comparant à Aubagio (tériflunomide), le traitement de référence de la SEP-R. Chacune a inclus plus de 900 patients. Ces études se sont notamment intéressées au taux annuel de poussées de SEP. « Les résultats sont probants : comparés aux patients sous Aubagio, ceux sous Kesimpta ont bénéficié de plus de 50 % de baisse du risque relatif du taux annuel de poussées. Par ailleurs, les images obtenues à l’IRM montrent une baisse de plus de 95 % des lésions inflammatoires pour les patients sous Kesimpta comparés à ceux sous Aubagio », précise Patrick Meshaka.

Vers un nouveau paradigme

Outre Kesimpta, un autre anti-CD20 baptisé Ocrevus (ocrélizumab) − injectable par voie intraveineuse à l'hôpital, tous les six mois − est disponible pour les patients. Kesimpta présente l'avantage d'être auto-injectable, à domicile (une fois par mois). « Nous assistons à un changement de paradigme de prise en charge dans la SEP, assure le Dr Meshaka. Jusqu’à maintenant, le paradigme le plus communément admis était l’escalade thérapeutique. De fait, même avec un traitement de première ligne bien conduit, près de la moitié des patients présentent un handicap physique et/ou cognitif 10 ans après la survenue de la maladie. Aujourd'hui, les neurologues peuvent utiliser des traitements plus actifs dès le diagnostic, ralentissant l’aggravation du handicap et avec un profil de tolérance favorable ». Kesimpta est en cours d'évaluation par la commission de transparence de la Haute Autorité de santé. 

D'après une conférence de presse du laboratoire Novartis

Hélia Hakimi-Prévot
SEP

Source : Le Quotidien du médecin