LE SYNDROME de fatigue chronique SFC, caractérisé par une fatigue chronique et invalidante, est un diagnostic d’exclusion, posé après élimination de toute autre cause. Il est confondu pour certains avec l’encéphalomyélite myalgique, notion réfutée par d’autres. L’évolution peut être améliorée par un programme combinant une thérapie cognitive et comportementale (TCC) et un entraînement gradué par des exercices visant le conditionnement physique ou « graded exercice therapy » (GET). Ce programme est recommandé par les instances officielles au Royaume Uni pour la prise en charge du SFC. Ces recommandations se fondent sur des revues de la littérature, mais les résultats de cette combinaison de traitements émanent seulement de petites études
Chez 641 patients.
Les associations de patients rapportent que les TCC et le GET peuvent être défavorables dans certains cas et conseillent plutôt des soins auprès de spécialistes et le « pacing » (la gestion de l’effort adaptée ou APT).
L’étude PACE a été entreprise pour évaluer l’efficacité et la sécurité de ces quatre types de prise en charge (P.D. White et coll.). Elle a été réalisée chez 641 patients, qui ont eu droit à la prise en charge auprès d’un spécialiste expérimenté dans le SFC, associée à l’une ou l’autre des trois autres thérapies.
Une évaluation a été réalisée 52 semaines après, avec le questionnaire de Chalder (fatigue en général) et une cotation de 36 items pour mesurer l’activité physique.
L’APT est fondé sur une théorie selon laquelle le SFC est un processus organique qui ne peut régresser par des modifications du comportement. L’exercice et l’activité sont adaptés au degré de fatigue, de manière à ne pas l’aggraver, à éviter le stress et à favoriser la relaxation. La TCC est réalisée à partir d’une conception du SFC considéré comme un évitement de la peur, et de ce fait améliorable en agissant sur le comportement et les cognitions (pensées). Le GET est pratiqué pour répondre à une conception du SFC qui s’installerait suite à un déconditionnement physique progressif par éviction des activités, ces changements étant réversibles si on aide le patient à récupérer une activité normale.
Les scores de fonctionnement physique.
L’étude montre, au bout d’un an, en comparant avec la seule prise en charge par le spécialiste, que la fatigue moyenne et les scores de fonctionnement physique se sont améliorés davantage après TCC et GET qu’après APT et la prise en charge du seul spécialiste.
Des réactions négatives au traitement ont été enregistrées chez deux patients du groupe APT (1 %), trois du groupe TCC (2 %), deux du groupe GET (1 %) et deux du groupe sous seule prise en charge par le spécialiste (1 %).
Les auteurs concluent : « Nous affirmons que la thérapie comportementale et cognitive (TCC) et la thérapie par entraînement gradué (GET) ont un effet sur le SFC en permettant d’améliorer modérément l’évolution des patients pris en charge en ambulatoire. » L’option APT n’est, en revanche, pas efficace lorsqu’elle est ajoutée à la prise en charge par le spécialiste.
Dans un commentaire associé, des auteurs Néerlandais ajoutent : « le rôle central de la cognition par rapport à la fatigue pourrait expliquer pourquoi un traitement par entraînement gradué est efficace, et pourquoi l’APT ne l’est pas.» Dans l’APT les patients se focalisent sur la fatigue, pour s’arrêter « à temps », ce qui n’aide pas. Tandis que dans l’entraînement gradué, les patients apprennent qu’ils sont capables d’en faire plus qu’ils ne le croyaient.
The Lancet, 18 février 2011, doi :10.1016/S0140-6736(11)60096-2.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024