Les troubles musculosquelettiques (TMS) touchent 58 % des femmes et 51 % des hommes en France, révèle le baromètre de Santé publique France ce 28 mars, qui appelle à renforcer la prévention dans les secteurs de la construction et l’industrie, mais aussi de la santé humaine.
Les TMS sont la première cause de morbidité liée au travail, en France comme à l’étranger. Mais les données nationales manquaient jusqu’à présent pour quantifier le phénomène, tant en population générale, que chez les actifs. Le baromètre de Santé publique France, réalisé par enquête téléphonique, a inclus 18 298 personnes âgées de 18 à 64 ans et 13 093 actifs, interrogés sur la souffrance pour TMS autodéclarée au cours des douze derniers mois. Les prévalences ont été calculées pour deux grandes catégories : les TMS du dos (lombalgie hors sciatique et douleurs sciatiques) et les TMS du membre supérieur (épaule, coude et syndrome du canal carpien).
Secteur de la santé et de l’action sociale, cible numéro 1 de prévention chez les femmes
Les prévalences des TMS (dos et membres supérieurs) sont légèrement supérieures dans la population active par rapport à la population générale, puisqu’elles sont de 60 % chez les femmes et 54 % chez les hommes (versus respectivement 58 % et 51 %).
Les TMS du dos (en majorité des lombalgies hors sciatiques) arrivent au premier rang et concernent 47 % des femmes et 40 % des hommes (chez les actifs, 48 % et 42 %). Les prévalences des TMS du membre supérieur (surtout de l’épaule) sont plus faibles, avec 30 % chez les femmes et 27 % chez les hommes (pareil à un point près chez les actifs). Tous ces troubles augmentent avec l’âge.
À la différence des cadres et des professions intellectuelles supérieures, moins touchés par les TMS (moins de 40 % pour les TMS du dos), les professionnels de l’agriculture, les artisans, les ouvriers des deux sexes sont particulièrement affectés, ainsi que les femmes employées.
Selon les auteurs de l'étude, les efforts de prévention (adaptation des postes de travail, aménagement de l’organisation du travail, limitation des risques psychosociaux et la sédentarité) doivent se concentrer dans les secteurs de l’industrie manufacturière et la construction chez les hommes. Viennent ensuite, l’administration publique (employés civils et agents de service de la fonction publique, policiers et militaires) pour le membre supérieur ainsi que la santé humaine et l’action sociale pour le dos. Ce secteur arrive, lui, en premier, comme cible de la prévention chez les femmes.
Stabilité des interventions du syndrome du canal carpien et pour hernie discale
En 2022, l’intervention du syndrome du canal carpien (SCC) a concerné 124 011 personnes (en majorité des femmes) et celle pour hernie discale lombaire (HDL) 20 971 personnes (surtout des hommes). Des résultats relativement stables par rapport à 2018 (125 430 pour le SCC et 29 627 pour la HDL), ajoute SPF à partir des données de Géodes. Les taux d’incidence étaient plus élevés chez les actifs, que dans la population générale, et à la baisse.
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