Avec 658 cas de rougeole déclarés du 1er janvier au 31 mai, l’année 2025 dépasse déjà de 35 % le nombre total de cas recensés en 2024 (483), selon les dernières données publiées par Santé publique France (SPF). Si le pic semble avoir été atteint en mars, le nombre de cas reste à un niveau élevé, notamment dans certaines régions. Plus de la moitié des cas déclarés concerne en effet neuf départements : le Nord (117 cas), les Bouches-du-Rhône (50 cas), l’Isère et la Haute-Savoie (39 cas chacun), l’Hérault (27 cas), Paris (25 cas), la Seine-Saint-Denis (22 cas), le Pas-de-Calais (22 cas), le Val d’Oise (20 cas).
L’âge moyen des cas est de 18 ans (médiane 16 ans). Les quatre classes d’âges les plus concernées sont les enfants de 1 à 4 ans (15 %), les adolescents de 15 à19 ans (13 %) et de 10 à 14 ans (12 %) et les adultes de plus de 40 ans (12 %).
Deux décès et un tiers d’hospitalisations
Plus d’un tiers (33,7 %, soit 222 cas) des cas de rougeole déclarés ont fait l’objet d’un passage aux urgences ou d’une hospitalisation (dont 10 en réanimation), surtout des enfants de moins de 5 ans ou des adultes de plus de 30 ans. Pour 87 cas (13,2 %), il y a eu une complication (dont 50 pneumopathies et une encéphalite). Et deux décès ont été rapportés chez des patients immunodéprimés.
Parmi les sujets ciblés par la vaccination (âgés de plus d’un an et nés depuis 1980), 70,8 % des cas sont survenus chez des sujets non ou incomplètement vaccinés.
Quelque 14 % des cas (94) étaient importés (Maroc, Vietnam, Roumanie, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Suisse, Algérie, Guinée) et ils ont conduit à la survenue de 17 cas groupés pour un total de 29 cas en métropole. Au total, 86 cas groupés ont été rapportés aux ARS, dont 18 comptabilisaient plus de 5 cas. Ils sont survenus au sein de collectivités d’enfants, en établissement de santé, à la suite de la fréquentation de salons d’exposition parisiens pour deux cas groupés, ou encore parmi la communauté Rom.
« Ces cas groupés soulignent l’importance du respect des mesures de contrôle à appliquer autour des cas, dès la suspicion, en particulier au sein des cabinets médicaux et des services hospitaliers les prenant en charge, lit-on. Ils soulignent aussi l’importance du diagnostic et du signalement sans délai, pour mettre en place les mesures de prophylaxie post-exposition urgentes (vaccination ou immunoglobulines), souvent trop tardives. »
Santé publique France rappelle enfin que tout contact avec un professionnel de santé doit constituer une opportunité pour vérifier le statut vaccinal des personnes nées depuis 1980 et s’assurer qu’elles sont bien protégées par une vaccination ROR à deux doses, voire trois pour celles qui ont reçu leur première dose avant leur premier anniversaire.
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