LE RÉSEAU francophone de formation en santé au travail (RFFST) est destiné à offrir une formation minimale à tous les managers et ingénieurs dans le domaine de la santé au travail, a expliqué Xavier Darcos en présentant cette nouvelle structure lors d’une conférence de presse. En matière de formation en santé au travail, « il y a beaucoup de compétences », mais « ce qui manquait (...) c'est une mise en réseau (...) des références communes », a souligné le ministre du Travail.
Le réseau fédérera « tous les acteurs compétents sur le sujet » (INRS*, Institut de veille sanitaire, AFSSET*, organismes publics, organisations professionnelles, centres de formation, entreprises, etc.) autour du CNAM (Conservatoire national des arts et métiers). Il devra fournir un référentiel aux cadres et des outils pédagogiques aux formateurs, a précisé le Pr William Dab, titulaire de la chaire Hygiène et Sécurité au travail au CNAM et auteur d'un rapport sur le sujet en juillet 2008. Selon lui, « comme on ne laisse pas des professionnels devenir cadre sans un niveau minimum d'anglais, on ne doit pas laisser des professionnels devenir cadres sans un niveau minimum en santé au travail ». Dans son rapport, il préconisait notamment l'élaboration d'un manuel commun pour gérer la santé au travail. Ce manuel, qui sera disponible en ligne, sera l'un des premiers objectifs du réseau. Un groupe de travail a été créé, pour une première « ossature » dans six mois.
Équité et productivité.
« La question de santé au travail est une question d'équité » pour les salariés, mais c'est aussi pour les cadres « une question de qualité, car l'entreprise va mieux lorsque les salariés vont bien, et c'est un enjeu de productivité », a ajouté Xavier Darcos, confronté cette semaine à la question des suicides à France Télécom et des risques psychosociaux au travail (il a reçu hier le Dr Patrick Légeron, auteur d’un rapport sur le sujet). Pour William Dab, « au cur des compétences que l'on attend des ingénieurs et des managers, il doit y avoir la notion de posture managériale ». Cela consiste notamment selon lui « à promouvoir les aptitudes et l'adaptabilité de ses collaborateurs » et à développer un « contexte propice au dialogue et à l'écoute » et « un lien relationnel serein ». Mais « la première compétence est la vigilance », a insisté le médecin. Le manager doit « savoir repérer les alertes sanitaires, (...) le stress de ses collaborateurs ».
* INRS : Institut national de recherche et de sécurité. AFSSET : Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024