PENDANT UN SUIVI longitudinal de trois ans, 3 347 employés âgés de 30 à 64 ans ont été recrutés. L’atmosphère générale de l’équipe au travail a été mesurée en faisant coter à chacun sur une auto échelle d’évaluation gradée de 1 à 5, quatre items décrivant les conditions psychologiques générales et le climat dans l’équipe : « encourageant et soutenant les nouvelles idées », « emprunt de préjugés et de conservatisme », « ambiance agréable et facile » et « climat querelleur et désagréable ».
L’état mental a été évalué en utilisant les critères du DSM-IV. Ainsi, les troubles dépressifs et ceux associés à l’usage de l’alcool ont été évalués sur le « Composite International Diagnostic Interview ».
Un mauvais climat au sein de l’équipe est associé à un risque significatif de troubles dépressifs (OR de 1,61, CI 95 % 1,10-2,36), et à une prise d’antidépresseurs (OR 1,53, 1,02-2,30). Mais on ne trouve pas de relation avec le risque de troubles liés à la prise d’alcool.
Il a été suggéré que la dépression est principalement sous-tendue par une perte et une privation, alors que l’anxiété est davantage associée à des situations où le sujet éprouve des expériences de menace et de danger. « Notre étude montre qu’un mauvais climat au travail peut être générateur de troubles à la fois dépressifs et anxieux. Un climat querelleur et désagréable ou bien l’existence de conflits interpersonnels au travail peuvent générer des sentiments de menace et de danger et provoquer des troubles anxieux. Une carence d’ordre psychosocial dans le climat de l’équipe peut également être à l’origine d’un manque de soutien, de communication et de partage dans les prises de décision ; et de ce fait exposer les employés au risque dépressif. »
Il ne faut pas méconnaître les limites potentielles du travail. Notamment il n’est pas exclu que les employés souffrant de troubles mentaux antérieurs perçoivent de manière plus péjorative le climat de leur équipe que ceux en bonne santé mentale ; ni qu’ils soient par leur propre comportement générateurs d’une détérioration du climat de l’équipe.
Beaucoup de travaux ont montré une association entre un climat délétère au travail et le stress, les troubles musculosquelettiques, l’absentéisme, voire une situation d’épuisement (« burn-out »). Cette étude ajoute des données qui concernent la dépression et l’anxiété et il reste maintenant à découvrir les mécanismes.
Occup Environ Med 2009, édition en ligne.
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