Les femmes qui accouchent par césarienne (environ 20 % en France) ont globalement un risque 5 à 10 fois plus élevé de contracter une infection.
C'est pourquoi elles reçoivent, en France après le clampage du cordon (aux États-Unis, au moment de l'incision cutanée, pour une plus grande protection de la mère), une dose de céfazoline habituellement. Toutefois, 12 % des femmes qui subissent une césarienne non programmée développent une infection par un germe résistant aux céphalosporines. Pour prévenir cet événement, l'efficacité d'un deuxième antibiotique à large spectre (en appoint de la céphalosporine) a été mesurée sur plus de 2 000 femmes accouchant par césarienne non programmée. Le risque anti-infectieux est alors réduit de moitié (6,1 % versus 12 %) six semaines après l'accouchement. Les données pharmacologiques suggèrent que l'antibiotique ne traverse pratiquement pas la barrière placentaire et, à trois mois, les nouveau-nés ne sont pas différents que leur mère ait été ou non traitée de façon prophylactique par ce deuxième antibiotique. Reste à tester ce protocole sur une population plus hétérogène (l'IMC de ces mères américaines était en majorité supérieur à 30, ce qui accroît naturellement le risque d'infections). Autre question encore non résolue, la céphalosporine peut-elle être tout simplement remplacée par l'azithromycine en cas de césarienne non programmée ? Enfin, la nature de l'antiseptique cutané peut influer sur le risque : ainsi, la chlorhexidine appliquée en préopératoire diminue aussi le risque d'infection après césarienne par comparaison à la Bétadine alcoolisée, selon une étude récente publiée dans le « New England Journal of Medicine ».
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