Alors que les vaccins contre le Covid sont efficaces pour réduire le risque de forme grave et de décès, ils sont moins performants pour prévenir l’infection, un enjeu pourtant clé pour restreindre la circulation du Sars-CoV-2. Pour s’attaquer à ce défi, des vaccins administrés par voie intranasale ont été développés en Chine et en Inde. Les deux sont basés sur un adénovirus comme vecteur.
Dans « Nature Communications », des chercheurs de l’université de Hong Kong proposent une autre approche avec un candidat vaccin intranasal basé sur un virus vivant atténué de la grippe. Testé chez la souris et le hamster, il a permis d’induire des niveaux élevés d'anticorps neutralisants contre des variants récents du Sars-CoV-2. À terme, les chercheurs anticipent un vaccin combiné contre la grippe et le Covid, utile pour des stratégies de vaccination annuelles.
Les vaccins intranasaux chinois et indiens n’étaient pas les premiers à utiliser un virus vivant atténué. Cette stratégie est utilisée par plusieurs vaccins contre la grippe disposant déjà d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) en Europe et aux États-Unis. Le vaccin Fluenz Tetra est déjà recommandé en France pour la vaccination des enfants contre la grippe saisonnière, en raison de sa meilleure acceptabilité dans cette population.
Dans le Covid, le développement d’un vaccin en spray nasal par l'université d'Oxford et le laboratoire AstraZeneca a échoué. Basé sur le même vecteur adénovirus ChAdOx1 nCoV-19 que celui utilisé dans le vaccin injectable contre le Covid, déjà mis au point par Oxford et AstraZeneca, ce candidat a échoué à provoquer une réponse immunitaire forte et durable au niveau de l'épithélium bronchique.
Une réplication stoppée dans les tissus respiratoires
Pour induire une immunité muqueuse dans les voies respiratoires supérieures, les chercheurs hongkongais ont développé un candidat vaccin intranasal basé sur un virus vivant atténué de la grippe (LAIV) avec un gène NS1 supprimé du génome viral (DelNS1) et modifié pour permettre l'expression du domaine de liaison au récepteur (RBD) de la protéine Spike du Sars-CoV-2, désignée DelNS1-RBD4N-DAF.
Après l'administration intranasale du vaccin chez la souris, les réponses immunitaires et la protection conférée ont été analysées puis comparées à l'injection intramusculaire du vaccin à ARNm de Pfizer/BioNTech chez le hamster. Il en ressort des niveaux élevés d'anticorps neutralisants contre plusieurs variants et une stimulation robuste des réponses cellulaires T. Plus particulièrement, la vaccination avec les LAIV DelNS1-RBD4N-DAF, mais pas celle avec l'ARNm BNT162b2, « a empêché la réplication des variants du Sars-CoV-2, y compris Delta et Omicron BA.2, dans les tissus respiratoires des animaux », relèvent les auteurs.
Par rapport aux vaccins actuellement disponibles, ce candidat vaccin induit donc une immunité qui prévient la maladie et bloque la réplication du virus dans les voies respiratoires supérieures, un « attribut nécessaire », pour que soit ralentie la transmission, soulignent les auteurs. Si des essais sont à mener chez l’homme, les chercheurs hongkongais envisagent déjà l’élaboration de vaccins intranasaux efficaces à la fois contre le Covid et contre la grippe saisonnière.
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