Antiviraux à action directe (AVD)

Un traitement optimisé de l’hépatite C

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Publié le 09/02/2017
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Les deux antiviraux à action directe (AVD), Viekirax (ombitasvir/paritaprévir/ritonavir) et Exviera (dasabuvir) ont fait l'objet de nombreuses présentations au congrès de l'AASLD (American Association for the Study of Liver Diseases).

Les résultats de l'étude GARNET sont notamment très intéressants car ils montrent qu'un traitement d'une durée de 8 semaines est désormais possible. Cette étude de phase III multicentrique a été menée chez des patients infectés VHC G1b, naïfs de traitement et non cirrhotiques. « Ce type de patients est celui que nous rencontrons aujourd'hui le plus souvent, en pratique », a souligné le Pr Christophe Hézode (hôpital Henri Mondor, Créteil). Le traitement par Viekerax et Exviera administré pendant 8 semaines a permis d'atteindre une réponse virologique soutenue 12 semaines après l'arrêt du traitement (RVS 12) dans 98 % des cas. Ce traitement a été bien toléré. « Une durée de traitement de 8 semaines est souhaitable car elle peut réduire l'exposition du patient au médicament, augmenter la compliance et réduire le coût global », a ajouté le Pr Hézode. Une autre étude, GEODE II, réalisée chez des patients VHC G1a (un tiers des patients en France), naïfs et non cirrhotiques, a montré qu'il était possible de diminuer la dose de ribavirine utilisée en association avec Viekirax et Exviera et de diminuer ainsi ses effets secondaires. Une faible dose de ribavirine (600 mg, une fois par jour) pendant 12 semaines a permis d'obtenir une RVS 12 égale à 95 %. En ce qui concerne le génotype 4 (plus rare dans les pays européens), l'étude PEARL-1 randomisée en ouvert a démontré que Viekirax assurait 100 % de RVS 12 en association avec la ribavirine. D'autres données (étude RUBY-1), chez des patients non cirrhotiques avec insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 ml/mn) traités par Viekirax + Exviera pendant 12 semaines avec (patients de génotype 1a) ou sans (patients de génotype 1b) ribavirine ont montré que cette association était efficace avec des taux de réponse virologique élevée et une bonne tolérance.

Un traitement pangénotypique, administré sans ribavirine, 1 fois/jour

À terme, l'objectif d'AbbVie est de pouvoir proposer des AVD couvrant tous les génotypes avec des protocoles allégés (sans ribavirine) et une durée de traitement raccourcie à 8 semaines. C'est ainsi qu'est actuellement développé, un traitement pangénotypique, l'association glecaprévir/pibrentasvir (G/P), deux molécules de 2e génération. Le glecaprevir est un inhibiteur de protéase et le pibrentasvir un inhibiteur de la protéine NS5A. « Cette stratégie thérapeutique pangénotypique est particulièrement intéressante pour les certains pays qui ont un accès difficile au génotypage des virus de l'hépatite C », a déclaré le Pr Christophe Hézode. De nouvelles données des deux études d'enregistrement, ENDURANCE -1 et SURVEYOR-2 (partie 4) ont été présentées au congrès. Près de 97,5 % des patients VHC (G1 à G6), sans cirrhose, naïfs de traitement ont obtenu une RVS 12 avec 8 semaines de traitement par le G/P en une prise par jour. Aucun patient n'a arrêté le traitement en raison d'effets indésirables. Les EI les plus fréquents étaient des céphalées et une fatigue. AbbVie étudie également le G/P chez les patients représentant des défis thérapeutiques particuliers tels que les patients infectés par le génotype 3 et ceux qui présentent une insuffisance rénale chronique, y compris les patients sous dialyse. « L'espoir est d'arriver à l'éradication de l'hépatite C en France », a conclu le Pr Christophe Hézode.

Conférence de presse organisée par AbbVie

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin: 9554