Alors qu’un édito publié le 13 juillet dans le « BMJ » regrette le manque de certitudes robustes sur l’incidence de la myocardite après une vaccination à ARNm contre le Covid-19, de nouvelles données issues d’Epi-Phare apportent un éclairage sur le risque après une dose de rappel (troisième dose).
L'étude a été menée auprès de 4 890 cas de myocardite chez des personnes âgées de 12 ans ou plus (âge moyen de 39 ans, 72 % d’hommes), admises dans les hôpitaux français entre le 27 décembre 2020 et le 31 janvier 2022 (et 48 900 témoins). Elle conclut à un risque de myocardite augmenté au cours de la première semaine suivant l’administration d’un rappel avec les vaccins de Pfizer/BioNTech (Comirnaty) et Moderna (Spikevax), mais avec un risque moindre par rapport à la deuxième dose.
L’analyse des données tirées du Système national des données de santé (SNDS) permet ainsi d’estimer un excès de cas de myocardites de 0,25 cas pour 100 000 doses du vaccin Pfizer et de 0,29 cas pour 100 000 doses du vaccin Moderna, correspondant à 1 cas de myocardite attribuable à la vaccination pour l’administration de 398 000 troisièmes doses de Pfizer et de 340 000 troisièmes doses de Moderna. Le risque est plus marqué chez les hommes de moins de 30 ans, avec un maximum de 1,2 cas pour 100 000 troisièmes doses de Pfizer, ce qui correspond à 1 cas de myocardite pour 87 000 troisièmes doses.
Un risque moindre qu’avec les doses précédentes
Ce risque accru après un rappel est moins marqué qu’avec la deuxième dose. Pour le vaccin de Pfizer, « les odds ratios sont de 1,7 pour la première dose, de 5,9 pour la deuxième dose, et de 3,1 pour la troisième dose », indiquent les auteurs. Pour le vaccin de Moderna, « les odds ratios sont de 1,9 pour la première dose, de 19 pour la deuxième dose, et de 4,1 pour la troisième dose », poursuivent-ils.
Les auteurs ont également évalué les risques selon le délai depuis la dose précédente. Le risque diminue avec l’allongement de la durée entre les doses.
Pour autant, « les myocardites associées aux vaccins à ARNm restent des évènements peu fréquents au regard du nombre de personnes exposées », insistent les auteurs. Cette conclusion est partagée par les auteurs de l’édito du « BMJ ». Selon leur texte, rédigé en réaction à une revue de la littérature également publiée dans le « BMJ », « un grand nombre d'études examinées continuent de suggérer que les vaccins à ARNm Covid-19 sont associés à un risque rare mais accru de myocardite et de péricardite aiguës ». Mais, « ces événements étant rares, il est difficile de faire des estimations précises », estiment-ils, soulignant la persistance d’incertitudes « clés » sur les risques chez les enfants et sur les éventuelles conséquences à long terme.
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