Neisseria meningitidis est un pathogène répandu qui ne provoque de maladie que chez les humains. Le portage asymptomatique est fréquent, avec un pic d’incidence à la fin de l’adolescence. Dans quelques cas, cette bactérie provoque une maladie méningococcique invasive caractérisée par une septicémie et une méningite d’apparition rapide. Même avec une antibiothérapie appropriée, la mortalité est de 5 à 14 % et les séquelles sont fréquentes et graves.
La clairance du méningocoque est assurée principalement par une bactériolyse médiée par le complément, laquelle peut être évaluée in vitro par un test de bactéricidie sérique utilisant le complément humain (hSBA). Ce test est corrélé à la protection contre la méningococcie et est considéré comme un bon test de l’efficacité vaccinale.
Les maladies méningococciques invasives provoquées par les sérogroupes A, C, Y et 135 peuvent être prévenus par des vaccins ciblant les antigènes capsulaires polysaccharidiques correspondants. En revanche, le polysaccharide ne peut être utilisé pour un vaccin car il est identique à une composante polysaccharidique présente dans le corps humain.
On s’est donc tourné, pour le sérogroupe B, vers des antigènes protéiques. Cela a été le cas pour le vaccin Bexsero, en attente d’AMM, qui contient quatre composants (trois protéines et la fraction de type OMV du vaccin néozélandais).
C’est dans ce contexte qu’a été testé en phase II un vaccin constitué de la lipoprotéine 2086 de surface, présente dans au moins 98 % des souches de méningocoque B. On a utilisé une lipoprotéine 2086 recombinante bivalente (famille A et famille B du sérogroupe B). À 0, 2 et 6 mois, chez 511 adolescents en bonne santé, on a testé contre placebo 3 dosages de lipoprotéine 2086 bivalente : 60 µg, 120 µg et 200 µg.
L’efficacité immunologique a été évaluée par hSBA. Le pourcentage de participants ayant atteint des titres protecteurs était compris entre 80 et 100 % après la 3e dose.
Une réaction locale modérée au site d’injection a été notée chez 15 % du groupe placebo, 77 % du groupe 60 µg, 75 % du groupe 120 µg et 82 % du groupe 200 µg. Une réaction anaphylactique a été observée chez un adolescent du groupe 200 µg.
Le vaccin lipoprotéine 2086 recombinante bivalente est immunogène et induit une robuste activité hSBA contre diverses souches du méningocoque B et ce vaccin est bien toléré, concluent les auteurs. Il constitue un candidat prometteur.
Peter Richmond et coll. The Lancet Infectious Diseases, édition en ligne du 7 mai 2012. Editorial signé Muhamed-Kheir et Ala Eddine Deghmane (Centre de référence des méningocoques, Institut Pasteur, Paris).
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024