Janvier 1969. Dans le village de Lassa (nord du Nigeria), une infirmière missionnaire fait une forme inconnue de fièvre hémorragique. Elle est transportée par avion à 600 km de là, au Bingham Hospital de Jos. On ne peut rien pour elle et elle meurt en 24 heures. Huit jours plus tard, le virus inconnu tue une deuxième fois : la victime est une infirmière du Bingham Hospital qui s’est occupée de la première. Et puis une troisième infirmière, qui a soigné les deux autres, tombe malade à son tour : Lily Lyman Pinneo, dite Penny Pinneo. Mais Penny ne meurt pas. Alors, elle est rapatriée aux États-Unis, au New York Presbyterian Hospital. Neuf semaines plus tard, elle est sur pied. Et annonce… qu’elle repartira pour Lassa, toute guidée par sa foi chrétienne. Il faut dire qu’elle est le fruit d’une femme missionnaire en Inde et d’un médecin.
Pendant que Penny est en convalescence, un échantillon de son sang est envoyé à l’université Yale. Là, Jordi Casals-Ariet isole ce qu’on allait appeler le virus de la fièvre de Lassa. Le chercheur et son assistant Juan Roman se contaminent. Roman meurt. Casals-Ariet en échappe en s’injectant du sérum de Penny, riche en anticorps contre le virus. Peu de temps avant de repartir pour le Nigeria, Penny append que, là-bas, Jeanette Troup, directrice d’un centre médical, est contaminée. Alors, elle emporte avec elle son sérum salvateur… Mais quand elle arrive, Troup est morte depuis dix jours.
À 68 ans, Penny prend sa retraite aux États-Unis. Avec toujours sa réserve personnelle d’anticorps anti-Lassa, comme le prouve une prise de sang faite pendant ses vieux jours. Elle a quitté les siens en août à 95 ans.
›The Lancet du 3 novembre 2012.
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