Symptômes légèrement différents et moins longs, entraînant moins d’hospitalisations : des données britanniques confirment la moindre sévérité, déjà établie, du variant Omicron, comparé à son prédécesseur Delta. Publiés dans « The Lancet », ces résultats seront également présentés au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses, du 23 au 26 avril à Lisbonne.
Pour évaluer la sévérité d’Omicron, les auteurs se sont appuyés sur les données recueillies via l'application britannique de santé publique ZOE sur 63 002 patients, entre le 1er juin 2021 et le 17 janvier 2022 (Omicron étant devenu dominant au Royaume-Uni en décembre 2021). Tous vaccinés avant leur infection, ces participants étaient âgés de 16 à 99 ans, étaient symptomatiques et avaient une infection confirmée par un test positif.
Une anosmie dans moins de 20 % des cas
Il ressort d’abord de l’analyse de ces données des symptômes « modérément » différents entre les variants Delta et Omicron. Parmi les 32 symptômes listés par l’application et déclarés par les participants, deux étaient « systématiquement plus fréquents » avec Omicron qu’avec Delta (quel que soit le statut vaccinal) : le mal de gorge et la voix rauque.
Plusieurs autres étaient en revanche « significativement moins fréquents » : la perte d'odorat, l’altération de l'odorat, la douleur oculaire, les éternuements, mais aussi le brouillard cérébral, les étourdissements, la fièvre et les maux de tête. « La différence la plus frappante a été observée pour la perte de l'odorat, une caractéristique pathognomonique des vagues antérieures d'infection par le Sars-CoV-2, désormais présente dans moins de 20 % des cas [contre 53 % avec Delta, NDLR] », est-il relevé.
Et, si le Sars-CoV-2 est connu pour affecter différents organes en plus des voies respiratoires (complications dermatologiques, dysfonctionnement du myocarde, symptômes gastro-intestinaux, maladies neurologiques, lésions hépatiques et rénales), les données britanniques indiquent, avec Omicron, un « spectre plus étroit », des symptômes moins intenses et une « résolution plus rapide » de ceux-ci. En l’absence de rappel vaccinal, les symptômes duraient en moyenne 8,3 jours avec Omicron contre 9,6 pour Delta. L’écart était creusé en cas de rappel vaccinal : 4,4 jours de symptômes en moyenne avec Omicron contre 7,7 avec Delta.
Un risque d’hospitalisation réduit de 25 %
Le nombre d’admissions à l’hôpital apparaît également plus faible avec Omicron qu’avec Delta (1,9 % contre 2,6 %, OR 0,75). Ce recul de 25 % du risque d’hospitalisation après une infection par Omicron, comparée à une infection avec Delta est similaire à celui rapporté notamment en Afrique du Sud, où l'assurance-maladie privée sud-africaine Discovery Health à Johannesburg avait annoncé un risque inférieur de 29 %.
Ainsi, si les données manquaient pour attribuer la moindre virulence d’Omicron à ses caractéristiques intrinsèques ou à la vaccination, ces résultats portant uniquement sur des personnes vaccinées semblent indiquer une sévérité atténuée propre à ce variant.
Pour l’heure, les données manquent pour une étude similaire sur le sous-variant d’Omicron, BA.2. Mais « les données récemment recueillies par l'application ne témoignent pas de symptômes différents », a signalé à l’AFP l’épidémiologiste Cristina Menni, première auteure de l'étude.
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