Alors que le recours au pass sanitaire se met progressivement en place, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) et le Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse (GRIG) émettent des recommandations spécifiques aux femmes enceintes, sans attendre la promulgation de la loi relative à la gestion de la crise sanitaire.
Les deux sociétés savantes rappellent en préalable l'intérêt de la vaccination pendant la grossesse, à tous stades, y compris au cours du premier trimestre, citant l'avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), du comité sur la stratégie vaccinale d’Alain Fischer et du conseil scientifique de juillet 2021.
Ne pas obliger les professionnelles à se vacciner au premier trimestre
Néanmoins, alors que la vaccination a été rendue obligatoire pour certaines professions, dont les soignants, « on ne peut pas obliger les professionnelles à se faire vacciner au cours du premier trimestre. Car nous voulons éviter que les fausses couches spontanées, fréquentes, soient attribuées à tort à la vaccination, estime la Dr Joëlle Belaisch-Allart, présidente du CNGOF. Même s'il n'y a pas plus de fausse couche, de malformation ou d'hypotrophie ou d'autre anomalie chez les patientes vaccinées ».
Cette obligation met donc les femmes qui ont l'obligation de se faire vacciner de par leur profession dans une position délicate, en les « exposant au risque d’être sanctionnées si elles ne se vaccinent pas » et en les « obligeant à annoncer leur grossesse très précocement à leur employeur », notent les deux sociétés savantes. « Nous souhaitons donc que les femmes enceintes puissent refuser la vaccination au premier trimestre tout en pouvant continuer de travailler au 15 septembre », précise la présidente du CNGOF. Le recours aux tests PCR ou antigéniques, réalisés fréquemment et remboursés, représente une alternative.
Poursuivre un suivi dans des conditions habituelles
Et si le CNGOF et le GRIG recommandent vivement la vaccination de toutes les femmes enceintes, ils estiment « indispensable que la prise ne charge des grossesses puisse se poursuivre dans les conditions habituellement requises » et que le pass sanitaire ne doit donc pas être requis pour les femmes enceintes lorsqu'elles doivent consulter, que ce soit en urgence ou non. « Nous allons continuer à accueillir les patientes, c'est une certitude », affirme la présidente du CNGOF.
Les deux sociétés savantes évoquent également la place du co-parent, qu'elles considèrent comme « un acteur de soins ». Elles estiment que le co-parent devrait présenter un pass sanitaire pour les consultations de suivi et les échographies. En revanche, « lors de l’accouchement et en post-partum, le co-parent sans pass sanitaire doit pouvoir aussi être présent, même s’il doit absolument être incité à respecter les règles de distanciation et d’hygiène », recommandent-elles, ajoutant qu'il doit néanmoins être fortement encouragé à se faire vacciner ou à réaliser un test PCR à l’approche du terme. Concernant les visiteurs, le pass sanitaire est préconisé.
Le CNGOF et le GRIG rappellent que le pass sanitaire repose sur la vaccination, mais aussi sur la présentation d'un test biologique négatif récent. Ils considèrent par ailleurs que « dans une période de très forte tension dans les maternités par manque important de personnel médical et paramédical, le contrôle des pass sanitaires ne peut pas reposer sur le personnel des maternités ».
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