L'Organisation mondiale de la santé (OMS) se prononce favorablement à la prescription du Paxlovid (nirmatrelvir-ritonavir) pendant la grossesse et l'allaitement, dans la dernière mise à jour de ses recommandations pour la prise en charge du Covid-19. « Les femmes enceintes et allaitantes ayant un Covid-19 non sévère devraient aller consulter leur médecin pour déterminer si elles devraient prendre le médicament, en raison de ses "bénéfices probables" et du peu d'effets indésirables rapportés », est-il indiqué.
Les femmes enceintes infectées par le Sars-CoV-2 sont à risque de forme sévère et de prématurité ; elles sont de fait prioritaires pour la vaccination. Pour l'instant, « faute de données », le Paxlovid n'est pas recommandé chez les femmes enceintes ou en âge de procréer sans contraception, « sauf si l'état clinique nécessite un traitement par Paxlovid », est-il indiqué dans l'autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne. Un DGS-Urgent de février 2022 précise « d'éviter de débuter une grossesse pendant le traitement par Paxlovid et, par mesure de précaution, pendant les sept jours qui suivent la fin du traitement ».
Des données favorables
L'AMM précise simplement que les données de toxicité chez le rongeur n'ont pas rapporté d'effet sur la morphologie ni sur la viabilité embryo-fœtale pour le nirmatrelvir et qu'il n'y a pas eu, pour un grand nombre de femmes enceintes traitées par ritonavir, d'augmentation du taux de malformations congénitales chez les enfants.
Pour l'allaitement, c'est aussi par manque de données qu'il est préconisé de l'interrompre pendant le traitement et, « par mesure de précaution », sept jours après la fin.
Récemment, une petite étude publiée dans le « Jama Network Open » a rapporté des éléments plutôt rassurants quant à l'utilisation de l'association nirmatrelvir-ritonavir chez 47 femmes enceintes ayant pris le médicament en médiane à 28 semaines d'aménorrhée. Près des deux tiers (30 patientes, soit 63,8 %) avaient une comorbidité en plus de la grossesse (obésité, maladie pulmonaire chronique, diabète, maladie cardiovasculaire ou HTA, drépanocytose). Deux d'entre elles ont été hospitalisées en rapport avec les pathologies préexistantes. « Les femmes traitées par nirmatrelvir et ritonavir ont bien toléré le traitement, malgré un taux de césariennes élevé de façon inattendue », écrivent les auteurs.
Si les chercheurs appellent à mettre en place des études plus larges, l'absence d'effets indésirables sévères chez les mères et les enfants leur fait suggérer que, compte tenu de la potentielle morbidité pour cette population à risque, « les médecins peuvent utiliser cette association pour traiter les femmes enceintes ayant une infection par le Sars-CoV-2 ».
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