Les basophiles (0,5 % des globules blancs) jouent un rôle clé dans la réponse immunitaire contre le Covid-19. Mais lequel ? Les chercheurs de l’Inserm, de Sorbonne Université, de l’Université de Paris, du CNRS, de l’Institut Pasteur et de l’Efrei ont voulu répondre à cette question en mesurant l’expression de différents marqueurs de la réponse immunitaire grâce à la réalisation de cytométries de flux sur des échantillons sanguins de patients à différents stades de l’infection.
Selon leurs observations publiées dans « Frontiers in Immunology », ces basophiles voient leur concentration se réduire au cours de la phase aiguë de l’infection par le Sars-CoV-2, ce qui est cohérent avec leur rôle traditionnel de régulation de la réponse lymphocytaire T et B. Les scientifiques décrivent également une réaugmentation de leur nombre jusqu’à la phase de récupération de la maladie, quatre mois après la sortie de l’hôpital.
Les interleukines au premier plan
Outre cette fluctuation, l’activité des basophiles est également modifiée. L’infection par le Sars-CoV-2 induit une production d’interleukines-13 par les lymphocytes T. Ces interleukines-13 stimulent à leur tour, via les basophiles, les interleukines-4 et davantage d’interleukines-13.
Ces différentes cytokines guident la mise en place d’une immunité innée et adaptative. Toutefois, l’exposition au Sars-CoV-2 ou aux cellules épithéliales infectées par le virus ne favorise pas l’activité immunorégulatrice des basophiles, puisqu’il n’y a pas de surproduction de CD69, CD13 ou CD107a, ces marqueurs connus de l’immunorégulation.
Par ailleurs, l’expression du modulateur de la réponse immunitaire PD-L1 par les basophiles n’est pas non plus augmentée lors de l’infection. Alors que d’autres études avaient mis en évidence le rôle pathologique des cellules innées, « nos données suggèrent que la production de cytokines par les basophiles en réponse au Sars-CoV-2 pourrait aider à réduire l’inflammation tout en augmentant la réponse humorale », concluent les auteurs. Dans le cadre de futurs travaux, les chercheurs espèrent trouver le moyen de moduler l’activation des basophiles, via l’interleukine-3.
Srinivasa Reddy Bonam et al., Front Immunol, 2022. DOI:10.3389/fimmu.2022.838448
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?