Le problème est très sérieux. À tel point que 40 professionnels de tous horizons ont décidé de se regrouper, en créant une alliance contre le développement des bactéries multirésistantes que coordonne le Pr Jean Carlet, consultant pour l’OMS et ancien réanimateur à l’hôpital Saint-Joseph (Paris), premier auteur des 14 scientifiques signataires d’un article publié dans « The Lancet » le 17 avril 2011. Si le cas des staphylocoques dorés multirésistants (SARM) a mobilisé l’attention, le problème de résistance est encore plus prégnant pour les bactéries à Gram négatif. Des Pseudomonas et Acinetobacter multirésistants apparaissent régulièrement en réanimation. Pour les malades de ville, 7-8 % des colibacilles sont résistants aux céphalosporines. Le phénomène est surveillé de très près. Les scientifiques craignent que le dernier rempart des carbapénèmes ne tombe à son tour et que les résistances ne s’accélèrent. Deux programmes d’action sont à mettre en place de façon parallèle : le bon usage des antibiotiques et la prévention de la transmission croisée des BMR.
Prise de conscience.
« La prise de conscience doit concerner les médecins, les pharmaciens et les usagers, précise J. Carlet, mais aussi les vétérinaires. Si l’utilisation des antibiotiques comme facteur de croissance est interdite pour les animaux d’élevage, il est courant de traiter de façon empirique un animal malade, voire l’ensemble de l’élevage, à des doses trop faibles qui risquent de favoriser la résistance. » Il est urgent que des mesures soient prises. Les résistances augmentent et aucune nouvelle molécule ne se profile dans un avenir proche. Une solution pour inciter les laboratoires à la recherche serait de calquer la politique appliquée aux médicaments orphelins, consistant à simplifier les procédures d’AMM avec une méthodologie spécifique et à fixer des prix plus élevés.
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