Le vaccin contre l’hépatite C fait des premiers pas encourageants en phase 1

Publié le 06/11/2014
1415294290561493_IMG_140708_HR.jpg

1415294290561493_IMG_140708_HR.jpg
Crédit photo : PHANIE

Une collaboration de chercheurs anglais et italiens menés par le Dr Eleanor Barnes de l’université d’Oxford vient de publier les résultats d’une étude de phase 1 sur ce qui pourrait être le premier vaccin jamais mis au point contre le virus de l’hépatite C (VHC).

Développé par GlaxoSmithKline, ce vaccin suit une stratégie prime boost (amorce-rappel) avec une première injection d’un fragment d’ADN qui comporte un gène codant pour une protéine antigénique suivie d’une seconde injection pour amplifier la prolifération des lymphocytes T induite par la première injection.

Cibler les mêmes protéines que les nouveaux antiviraux

Dans le cas du vaccin décrit par la publication de « Science Translational Medicine » les fragments d’ADN sont des gènes codant pour les mêmes protéines que les nouveaux antiviraux qui arrivent en ce moment sur le marché. Il s’agit de la NS4 (protéine ciblée par le télaprévir), de la NS5A (ciblée par le daclatasvir), et NS5B, caractéristiques du VHC de génotype 1b.

Les auteurs utilisent un vecteur différent pour chacune des deux injections : un adénovirus modifié de chimpanzé (ChAd3) pour le « prime » et un virus recombiné de la vaccine (souche Ankara), ou un adénovirus humain modifié (Ad6) pour le « boost » administré huit semaines plus tard.

La vaccine plus efficace que l’adénovirus humain

Dans leur essai, les auteurs ont procédé à des injections intramusculaires de ChAd3/Ad6 chez neuf volontaires, et des injections intramusculaires de ChAd3/vaccine chez neuf autres. Au bout de trois ans de mesure de la réponse immunitaire, les auteurs ont noté que c’était le cocktail ChAd3/vaccine qui était le plus efficace.

Une spectroscopie de masse a en effet permis de révéler que les lymphocytes T humains de volontaire sain réagissaient mieux avec la vaccine modifiée et produisait un grand nombre de CD8+ et de CD4+ spécifiquement dirigés contre le VHC. Ils indiquent en outre que la réponse était maintenue, et que les lymphocytes T conservaient la même capacité de prolifération en présence de VHC trois ans après la vaccination.

Une phase 2 en cours

Les auteurs précisent que le vaccin est bien toléré, malgré des effets secondaires brefs mais intenses (entre 24 et 48 heures) comme des migraines et une asthénie chez cinq volontaires.

Un autre essai de phase 2 est en cours aux États-Unis pour évaluer l’efficacité de ce vaccin sur une population de consommateurs de drogue. Les résultats sont attendus pour 2016.

Damien Coulomb

Source : lequotidiendumedecin.fr