ENTRE mai et novembre 2007, une épidémie de fièvre Ebola était à l’origine de 200 morts en République démocratique du Congo (RDC). Une équipe de chercheurs de l’IRD* conduite par le Dr Éric Leroy (Unité mixte de recherche Émergence des pathologies virales) qui avaient déjà suspecté les chauves-souris d’être le réservoir naturel du virus (« le Quotidien » du 31 mars 2008), a cette fois, mis en évidence un lien direct entre les chiroptères et l’apparition de l’épidémie. « Contrairement à ce que l’on pensait il y a encore quelques années, l’homme pourrait contracter la fièvre Ebola directement auprès de l’animal réservoir du virus : la chauve-souris », ont-ils conclu à l’issue de leurs investigations.
Chaîne des événements.
Les premières enquêtes épidémiologiques avaient permis de reconstituer le scénario de l’épidémie.
Aux environs du 25 juin, une femme de 55 ans qui vivait dans l’un des villages situé dans la région considérée comme l’épicentre de l’épidémie, développe une fièvre hémorragique typique d’Ebola et meurt une semaine après. Les personnes qui ont pris soin d’elle succombent à leur tour quelques jours plus tard.
Les chercheurs se posent alors la question suivante : comment cette femme a-t-elle contracté la maladie sans aucun contact avec un animal mort ni avec un malade ? Remontant la chaîne des événements, ils se sont aperçus que cette femme avait, comme le veut la coutume, lavé le corps d’une petite fille de 4 ans, décédée peu de temps auparavant, sans doute de fièvre Ebola. Le père de la fillette s’était à la fin du mois d’avril, régulièrement rendu sur le marché pour acheter des chauves-souris fraîches, une importante source de nourriture pour les villageois et avait présenté de légers symptômes. La fillette avait sans doute contracté le virus lors des longs trajets effectués dans les bras de son père au mois de mai (3 à 4 heures de marche). N’ayant probablement pas eu le temps de développer une charge virale élevée, seul un contact prolongé avec son corps a pu entraîner une contagion, ce qui explique que personne d’autre dans son entourage n’ait été contaminé.
Mesures préventives.
Bien qu’il n’y ait pas de preuve formelle de la transmission du virus des chiroptères à l’homme, la corrélation spatio-temporelle entre l’épidémie et la migration annuelle des chauves-souris qui, selon les villageois, avait été particulièrement massive au printemps 2007, est en faveur d’une contamination directe. Une hypothèse d’autant plus forte que qu’il n’a pas été observé de morbidité ou de mortalité anormales parmi les autres vecteurs potentiels d’Ebola (animaux domestiques et sauvages). Les chimpanzés et gorilles, eux aussi victimes du virus, ne sont pas présents dans la région. L’étude permet de mieux comprendre le déclenchement des épidémies chez l’homme, ce qui devrait aider à mieux définir les mesures préventives adéquates.
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