L’efficacité de plusieurs traitements contre le Covid a été mise à mal par l’arrivée du variant Omicron et de ses sous-lignages. C’est d’abord la combinaison de deux anticorps monoclonaux casirivimab/imdevimab (Ronapreve, Regeneron), qui s’est révélée entravée par sa capacité d’échappement immunitaire.
Puis ce fut le tour du sotrovimab (Xevudy, GSK), utilisé en curatif, qui a vu son efficacité impactée par l’arrivée du sous-lignage BA.2. Son manque d’activité face au sous-variant d’Omicron a justifié, en avril dernier, une restriction de son usage. Ce traitement à administrer dans les cinq jours suivant l’apparition des symptômes pourrait de nouveau constituer une option thérapeutique, « sous réserve de la sensibilité de la souche de Sars-CoV-2 », indiquait la Haute Autorité de santé (HAS) en juin.
Enfin, utilisé en pré- puis également en post-exposition, l'association de tixagévimab et de cilgavimab (Evusheld, AstraZeneca) a perdu de son efficacité dès l'apparition du variant BA.2. Le traitement a été ajusté pour maintenir son efficacité dès avril, les doses à administrer ont été doublées, pour la première injection passant de 150 à 300 mg pour chaque anticorps monoclonal (soit 600 mg au total), les suivantes tous les 6 mois restant dosées à 300 mg (150 mg de tixagévimab/150 mg de cilgavimab) en préexposition. Sous réserve de l’efficacité face aux variants, ce traitement est recommandé chez les adultes et les plus de 12 ans, immunodéprimés et non ou faiblement répondeurs à la vaccination.
Mais début décembre, la HAS en a fortement restreint les indications en post-exposition, considérant qu'avec BA.5, « son utilisation (est) très marginale, voire nulle ». Avec ce variant, Evusheld est indiqué en cas de contre-indication formelle au Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir, Pfizer) ou en cas de contre-indication rénale ou d'impossibilité d'accès au remdesivir (Veklury) ou encore dans le contexte d’une infection par un sous-variant documenté pour lequel Evusheld garderait une activité neutralisante significative in vitro. Et le bebtelovimab qui avait soulevé de grands espoirs aux États-Unis cet été se révèle au final inefficace contre BA.5.
Amoindri face à Omicron, l’arsenal thérapeutique disponible contre le Covid repose désormais essentiellement sur l’antiviral Paxlovid, indiqué en curatif chez les personnes à risque d'évoluer vers une forme sévère. Malgré la mise en place de l’ordonnance dite « de dispensation conditionnelle » qui permet une délivrance jusqu’à cinq jours après la prescription par le médecin, il reste trop peu prescrit, selon la Pr Brigitte Autran, qui préside le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars).
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