Le Dr Hélène Fontaine a passé en revue les études cliniques qui ont permis l’enregistrement de Viekirax et d’Exviera, montrant un taux de guérison moyen de 97 % dans le génotype 1, avec moins de 2 % de patients en échec virologique ; le taux de guérison atteignant 100 % pour les génotypes 1b et 4 non cirrhotiques, ce qui représente la majorité des patients en France.
Sachant que dans le génotype 1 le traitement associé Viekirax (2cp le matin), Exviera (1cp le soir) ± ribavirine (1000 à 1 200 mg/j en 2 prises). Pour le génotype 4, Viekirax, seul, est associé à la ribavirine. La durée des traitements est généralement de 12 semaines (voir encadré).
Aller plus loin
Avec de tels résultats, a fortiori, pour des traitements de courtes durées, on pourrait penser que l’on dispose de données suffisantes. Il n’en est rien, souligne le Dr Fontaine, car dans la vraie vie on peut être confronté à des lésions plus sévères, à plus de comorbidités et de comédications, d’où de possibles arrêts prématurés, diminutions de posologies, interactions médicamenteuses. In fine, on peut redouter une diminution de l’efficacité et de la tolérance.
D’ores et déjà, des études observationnelles de cohortes ont été lancées notamment aux États-Unis (Trio, Target) et en France : résultats des ATU de cohorte, études de l’ANRS chez les mono-infectés (Hepather), les transplantés hépatiques (Cupilt) et dans les co-infections (Hepavih).
Le programme « vraie vie » d’Abbvie
Viekirax et Exviera font l’objet de quatre études observationnelles dont l’étude internationale Opale qui inclura 700 patients français, l’étude Emeraude (transversale épidémiologique sur 1500 patients) et l’étude polonaise Amber. À cela, s’ajoutera, à partir de janvier 2016 une étude rétrospective post-ATU française (patients traités par l’association ou Viekirax seul).
Les résultats préliminaires d’Amber confirment l’excellente efficacité des antiviraux directs (AVD) dans les conditions de la vraie vie (98 % de guérisons virologiques dans le sérotype 1b). Mais conclut le Dr Hélène Fontaine ce n’est que le début car on attend de ces essais beaucoup plus d’informations sur l’efficacité des AVD dans des sous-groupes de patients (cirrhotiques dialysés), sur la durée optimale du traitement, sur l’association ou non de ribavirine. Dans tous ces domaines, des effectifs plus importants permettront sans doute d’affiner les règles d’utilisation des AVD, en précisant des facteurs influençant l’efficacité et/ou la tolérance.
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