Valneva France, filiale du laboratoire franco-autrichien, a annoncé fin novembre la mise à disposition d’Ixchiq, son vaccin contre le chikungunya. Autorisé en Europe en juillet, il est indiqué en dose unique en prévention chez les individus âgés de 18 ans et plus. Ixchiq est un vaccin vivant atténué et est contre-indiqué chez les personnes immunodéficientes ou immunodéprimées. Le laboratoire muscle sa communication avec, cette semaine, la publication de données complémentaires sur la durée de la protection à 3 ans mais aussi sur l’impact sanitaire et économique mondial dans un article publié ce 4 décembre dans le British Medical Journal.
« C’est un nouveau pas dans la prévention que ce soit pour les 6 millions de voyageurs français qui se rendent chaque année dans des régions où le chikungunya est endémique, comme l'Amérique du Sud, l’Asie du Sud Est ou l'Afrique, ou pour ceux qui subissent des piqûres de moustiques envahissants dans les territoires ultramarins mais aussi en métropole et qui souhaiteraient se protéger », a déclaré Nicolas Arvis, directeur général de Valneva France.
Présente dans plus de 110 pays du monde, cette arbovirose est transmise par les moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus, le moustique tigre. Le chikungunya, qui signifie en langue Makondée, « qui marche courbé en avant » en référence à la posture des malades avec d’intenses douleurs articulaires, est rarement mortel mais est souvent symptomatique (fièvre, arthralgies) et peut avoir des conséquences invalidantes et douloureuses pouvant durer des mois voire des années, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Une réponse robuste et durable
L’autorisation de mise sur le marché (AMM) s’appuie sur l’étude pivot VLA1553-30114 qui a évalué l'immunogénicité et la sécurité du vaccin chez des sujets en bonne santé âgés de 18 ans et plus et n'ayant pas d'anticorps neutralisants anti-CHIKV avant la vaccination. Après injection d’une dose, 98,9 % des participants ont présenté à 28 jours des titres d'anticorps neutralisants anti-CHIKV μPRNT50 ≥ 150, ce qui correspond à la valeur seuil considérée comme une séroréponse ; ce pourcentage s'est maintenu jusqu'à 6 mois (96,3 %). Ces données ont été publiées dans The Lancet.
En début de semaine, le laboratoire a par ailleurs publié des données positives montrant la persistance des anticorps à 3 ans chez les sujets jeunes et plus âgés (>65 ans). « La nécessité d’une revaccination n’a pas été établie », souligne ainsi Valneva dans son communiqué.
Plusieurs épidémies de chikungunya ont déjà été recensées depuis 2006, dont deux ont touché des territoires français ultramarins (La Réunion en 2006 et la région Antilles-Guyane en 2014). Actuellement en France hexagonale, le moustique-tigre est présent dans 78 départements. En septembre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a indiqué que le pays est exposé à « un risque assez élevé » d’épidémies liées au moustique-tigre dans les cinq prochaines années, dont possiblement le chikungunya. Le vaccin, pour l’instant non remboursable, fait l’objet d’une demande pour un agrément aux collectivités.
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