Trois mois après le coup d’envoi à la plus grande campagne de vaccination gratuite et non obligatoire de toute l’histoire d’Italie, le cap des 9,6 millions de personnes vaccinées contre le Covid, dont un tiers à deux doses, vient d’être franchi. Pour atteindre l’immunité collective d’ici à la mi-juillet, l’objectif fixé la semaine dernière par Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, le gouvernement transalpin a renforcé le réseau de centres de vaccination et le nombre de soignants impliqués dans cette vaste opération. En parallèle, les ministres italiens de la Santé, de la Justice et du Travail peaufinent les derniers détails d’un décret rendant la vaccination contre le coronavirus obligatoire pour les soignants.
Jusqu’à présent, cette décision a toujours été repoussée, le gouvernement voulant éviter de se brouiller avec les soignants frileux envers la prophylaxie. « Comme c’est déjà le cas dans la plupart des établissements hospitaliers italiens pour les IVG, de nombreux médecins et des paramédicaux réfractaires à la vaccination, pourraient invoquer l’objection de conscience », explique le Dr Marco Macri, gynécologue urgentiste. Mais après la découverte de plusieurs clusters importants dans des Ehpads où une partie des soignants ont boudé les vaccins toutes marques confondues, le gouvernement a décidé de prendre des mesures.
Une entrée en vigueur mi-avril
« Il est tout simplement inacceptable que des professionnels de santé non vaccinés soient en contact étroit avec des patients », a déclaré le président du Conseil italien Mario Draghi la semaine dernière. Selon les dernières estimations provisoires des syndicats des professionnels de santé, Anaoo-Assomed (médecins hospitaliers) et Fnopi (infirmiers), quelque 1 140 à 2 280 praticiens sur 114 000 médecins en activité et 100 infirmiers sur 245 000 employés par le service public, ont refusé d’être vaccinés. Ces chiffres pourraient être toutefois inexacts, la loi sur la liberté individuelle interdisant aux entreprises de services de soins de santé, de demander à leurs soignants s’ils sont vaccinés.
L’adoption d’un dispositif, qui ne concernera pas l’ensemble de la profession mais seulement les soignants ayant des contacts directs et réguliers avec les patients comme les médecins traitants et le personnel médical et paramédical hospitalier, devrait permettre de contourner tous ces obstacles.
La nouvelle norme qui entrera en vigueur dès la mi-avril prévoit aussi des sanctions, comme la possibilité pour les médecins et infirmiers réfractaires, d’être automatiquement placés en congés sans solde. Une mesure récemment adoptée en Israël contre 80 employés de l’hôpital Hadassah, à Jérusalem. Les soignants pourront aussi être transférés dans des secteurs « où le risque biologique est moins important », assure le Dr Carlo Palermo.
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