Face à la septième vague de Covid, la Direction générale de la santé fait le point sur les réflexes à avoir et place en priorité la prévention « dans le contexte de circulation majoritaire des variants BA.4 et BA.5 contre lesquels peu de ressources thérapeutiques sont disponibles ».
Sont ainsi mis en avant aération et ventilation des lieux clos, port du masque dans les milieux clos ou en présence de nombreuses personnes, maintien des autres gestes barrières, vaccination et, chez toutes les personnes éligibles, l’administration urgente d’une deuxième dose de rappel vaccinal.
Le « DGS-Urgent » rappelle l’importance de l’isolement pour les personnes positives pour le Sars-CoV-2 pour une durée de 7 jours, pouvant être ramenée à 5 jours en cas de test négatif à J5 ou en l’absence de symptômes depuis 48 heures à J5.
Evusheld en prophylaxie pré-exposition
Concernant la prophylaxie pré-exposition (PreP) par Evusheld (tixagévimab 150 mg/cilgavimab 150 mg), elle est toujours de mise chez les personnes non ou faiblement répondeurs à la vaccination et à très haut risque d’évolution vers une forme grave de la maladie, notamment les immunodéprimés. Certes, les dernières données de séroneutralisation font état d’une perte significative d’activité de la bithérapie vis-à-vis du sous-variant BA.5, rapporte la DGS, « mais restant supérieure à celle observée contre le sous-variant BA.1 ».
Ainsi, la DGS recommande d’initier ou de poursuivre le traitement prophylactique Evusheld à la dose de 600 mg (300 mg + 300 mg) selon les modalités suivantes : réinjection urgente de 600 mg d’Evusheld dès six mois après la date d’initiation du schéma préventif (concerne les patients n’ayant reçu qu’une seule injection de 300 mg comme les patients ayant reçu deux doses de 300 mg) ; injection initiale de 600 mg d’Evusheld chez les patients à risque n’ayant jusque-là reçu aucun traitement prophylactique. « Dans l’état actuel des connaissances, tous les patients éligibles à ce traitement doivent recevoir une réinjection de 600 mg tous les six mois », est-il indiqué.
Paxlovid en curatif
Concernant le Paxlovid (PF-07321332 150 mg/ritonavir 100 mg), « il reste le traitement curatif de première intention quel que soit le variant ou sous-variant de Sars-CoV-2 », rappelle la DGS. En particulier, son activité n’est pas modifiée vis-à-vis de BA.4 et BA.5 par rapport aux sous-variants BA.1 et BA.2. Cet antiviral, administré par voie orale, peut être prescrit par tout médecin, et est disponible dans les établissements de santé et dans les pharmacies d’officine depuis le 2 février 2022.
Paxlovid a obtenu son AMM fin janvier 2022, dans le « traitement de la maladie à coronavirus 2019 chez les patients adultes qui ne nécessitent pas de supplémentation en oxygène et qui présentent un risque accru d’évolution vers une forme sévère de la Covid-19 ».
Mais la DGS rappelle que les indications en ont été élargies par le groupe de travail mené par l’ANRS-MIE. L'antiviral est ainsi recommandé pour : « les patients porteurs d'une immunodépression, quels que soient leur âge et leur statut vaccinal ; les patients présentant une comorbidité à haut risque de forme sévère, quel que soit leur âge, lorsque leur schéma vaccinal est incomplet (non vacciné, absence de premier rappel, absence de deuxième rappel chez les > 60 ans) ; les patients > 60 ans même sans comorbidité lorsque leur schéma vaccinal est incomplet (absence de deuxième rappel notamment) ».
Une fiche d’aide à la prescription et à la dispensation est disponible sur le site du ministère de la Santé et de la Prévention. La Société française de pharmacologie et de thérapeutique a mis à disposition un outil facilitant l’identification des interactions médicamenteuses et le cas échéant, précisant la conduite à tenir.
Autorisation d'usage compassionnel en curatif pour Evusheld
Par ailleurs, en cas de contre-indications au Paxlovid (notamment liées aux interactions médicamenteuses), le traitement Evusheld est disponible et peut être administré à une dose de 600 mg (300 mg + 300 mg) par voie intraveineuse chez les patients n’ayant pas reçu préalablement de l’Evusheld en PreP. Dans l’indication curative, le traitement Evusheld est disponible uniquement dans le cadre d’une autorisation d’usage compassionnel (voir critères et modalités de demande), octroyée par l’ANSM.
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