« Alors que les symptômes de la maladie au virus Oropouche (Orov) peuvent être très proches d’autres infections à arbovirus telles que la dengue, le chikungunya, le Zika ou encore du paludisme, le test Orov en laboratoire devrait être réalisé quand les autres recherches pour des maladies plus communes reviennent négatives », recommande le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) dans un communiqué de presse daté du 9 août, rappelant le soutien apporté aux laboratoires par le réseau EVD-LabNet (pour Emerging Viral Diseases-Expert Laboratory Network).
L’agence sanitaire européenne rapporte 14 cas importés de la maladie en juin et juillet dans des pays de l’Union européenne, tous en rapport avec un voyage à Cuba ou au Brésil. Plus de 8 000 cas ont été recensés en Amérique du Sud, en Amérique centrale et dans les Caraïbes depuis janvier 2024.
D’autres cas importés attendus
« Le risque d’infection à Orov pour les personnes voyageant ou résidant dans les zones épidémiques (…) est actuellement estimé modéré, indique l’ECDC sur son site. Cependant, le risque augmente pour ceux se rendant dans des régions très touchées, en particulier les États du nord du Brésil ou la région amazonienne, et/ou ceux ne prenant pas de mesures de protection adéquates. »
Ce virus est principalement transmis par le moucheron Culicoides paraensis, « qui est largement distribué dans les Amériques mais absent en Europe », précise l’agence, ajoutant que « plusieurs espèces de moustiques sont aussi de possibles vecteurs ». Aussi, en l’absence de vecteurs compétents sur le continent européen, l’agence sanitaire estime que le risque d’exposition humaine y est très faible, malgré la vraisemblable importation d’autres cas.
L’infection au virus Oropouche se manifeste par un syndrome fébrile avec céphalées, nausées, vomissements, courbatures, polyarthralgies, et « parfois des symptômes plus sévères ». Le pronostic est bon avec rétablissement, « les décès sont extrêmement rares », rassure l’agence. Il n’existe encore aucun vaccin ni traitement spécifique.
Protéger les femmes enceintes à la fois d’Oropouche et du Zika
Un point d’inquiétude particulier concerne les femmes enceintes, chez qui, selon de récentes données, l’infection entraînerait davantage de complications, telles que des fausses couches, des morts fœtales, des problèmes de développement et des malformations fœtales. « C’est en cours d’investigation et cela n’a pas été confirmé, poursuit l’agence. Cependant, compte tenu de l’impact potentiel élevé d’une infection congénitale à Orov et du fait que les régions concernées par l’Orov sont aussi à risque de transmission du virus Zika, il est conseillé aux femmes enceintes de suivre les conseils de voyage pour les deux, en raison des risques associés similaires. »
Les mesures de protection reposent sur l’usage de répulsifs, le port de vêtements longs et couvrants et l’utilisation de moustiquaires imprégnées ; elles sont essentielles dans les chambres non efficacement équipées (fin grillage sur les portes et fenêtres, air conditionné) et lors des activités extérieures.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?