Deux recherches présentées au Congrès de l’American Academy of Orthopaedic Surgeons (AAOS)* sont parvenues à chiffrer ce qui était jusqu’à présent considéré comme une certaine impression, à défaut d’être une conviction.
La première* extraite d’une base de données de deux États très peuplés (la Floride et la Californie) a porté sur près de 180 000 prothèses de hanche. Pour les patients ayant fait l’objet d’une injection intra-articulaire dans le trimestre précédant leur intervention, le risque infectieux comparatif a été projeté de 2 % à un peu moins de 3 %. Bien qu'en apparence anodine, une telle différence apparaît significative sur un échantillon numérique de cette dimension. La seconde étude**, toujours en prenant comme repère le trimestre préopératoire, a disposé, quant à elle, d’une base de données de l’Iowa et a porté sur un peu plus de 80 000 prothèses de genou. Le taux d’infections observé passe d’à peine un peu plus de 3,5 % à près de 4,5 %. Là encore la différence, bien que faible dans l’absolu, est significative compte tenu de la taille de l’échantillon. Qu’il s’agisse d’injection de corticoïdes amoindrissant la défense immunitaire localement ou d’injections d’autre type, les auteurs, séparément, recommandent de respecter un intervalle libre suffisant, supérieur à un trimestre entre une injection intra-articulaire et l’implantation d’une prothèse de hanche ou de genou. Cette recommandation concerne tous les praticiens prodiguant des soins aux patients souffrant de pathologies articulaires.
*Dr W. Schairer et Coll. The Hospital For Special Surgery à New York ; Dr N. Bedard et Coll. Groupe Hospitalier et universitaire des Cliniques et Hôpitaux de l’Iowa
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