En septembre dernier, le ministre de la Santé, François Braun, avait annoncé que le dépistage de l'ensemble des infections sexuellement transmissibles (IST) - et non plus seulement du VIH - serait gratuit et sans ordonnance jusqu'à 26 ans. Cette mesure est inscrite dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2023, mais l’arrêté devant la mettre en place n’a toujours pas été adopté, déplore le Syndicat national des médecins biologistes (SNMB). Le syndicat demande ainsi « l'entrée en vigueur du dispositif dans les plus brefs délais ».
« Proposer des dépistages gratuits pour les moins de 26 ans permettra d’augmenter le nombre de personnes prenant l’initiative de se faire dépister, estime le Dr Jean-Claude Azoulay, président du syndicat. C’est une mesure de santé publique qui nous semble indispensable face à l’augmentation continue des cas de contamination. Il est urgent que l’arrêté devant mettre en place ce dispositif soit adopté. »
Selon les données de Santé publique France pour la médecine de ville, 96 900 nouvelles infections à Chlamydia et 21 750 à gonocoque ont été diagnostiquées en 2021, « soit un doublement par rapport à 2014 ».
En parallèle, la crise sanitaire liée au Covid a eu de fortes répercussions sur le dépistage des IST en 2020. Néanmoins, « le dépistage a repris depuis et dépasse même les taux de 2019, rapporte le SNMB. Ainsi, en 2021, 2,3 millions de personnes ont été testées pour une infection à Chlamydia (+9 % versus 2019), et 2,7 millions pour un gonocoque (+6 % versus 2019). »
Pouvoir prescrire en cas de test positif
Le SNMB rappelle également que les techniques de dépistages pour ces IST sont indolores et non invasives (échantillon d’urines) et que les femmes représentent 70 % des dépistages réalisés pour la Chlamydia et 75 % pour le gonocoque.
« La plupart du temps asymptomatique, une infection méconnue à Chlamydia peut entraîner une infertilité chez les femmes ainsi que des grossesses extra-utérines. En conséquence, la Haute Autorité de santé recommande un dépistage systématique chez les femmes de 15 à 25 ans », écrit le SNMB. Concernant le gonocoque, il existe un risque de développer une bartholinite ou une salpingite pouvant entraîner une infertilité ou une grossesse extra-utérine.
Le SNMB propose par ailleurs que dans les cas où les patients n'ont pas de médecin traitant, le biologiste médical ait la possibilité de prescrire directement le traitement en cas de test positif à une IST : « Cette mesure pourrait faciliter le parcours de soins de nos patients et augmenter les chances qu’ils se soignent rapidement et évitent donc les complications », plaide-t-il.
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