Découverte d’une souche de H7N9 résistante au Tamiflu mais toujours virulente

Publié le 11/12/2013
1386776922482322_IMG_118540_HR.jpg

1386776922482322_IMG_118540_HR.jpg
Crédit photo : AFP

Des scientifiques ont découvert une souche du virus aviaire H7N9 possédant une mutation qui rend cette souche résistante à l’oseltamivir (Tamiflu), mais sans affecter sa virulence.

L’équipe des chercheurs américains, qui publient leurs observations dans la revue « Nature Communications », qualifient ces caractéristiques d’« inhabituelles ».

« À l’inverse des virus de la grippe saisonnière, qui deviennent souvent moins transmissibles lorsqu’ils développent des résistances aux traitements tels que le Tamiflu, le nouveau H7N9 ne perd pas son potentiel de propagation », souligne-t-elle.

Mais cela ne rend pas le virus plus propice à créer une pandémie pour autant, soulignent Nicole Bouvier et coll.

Pas de transmission interhumaine

Les scientifiques de l’École de médecine de Mount Sinaï (New York) ont analysé un virus H7N9 muté isolé chez un patient en Chine pour étudier sa résistance aux médicaments, sa capacité à se répliquer, à se transmettre et à conserver sa virulence. Ils ont réalisé différents tests sur des cellules humaines et des animaux de laboratoire.

Ils trouvent que cette souche résistante à l’oseltamivir est « aussi virulente chez les souris et aussi transmissible chez les cochons d’Inde ».

Le virus de la grippe aviaire H7N9 ont atteint officiellement 139 personnes en Chine depuis février 2013, dont 45 sont mortes, selon le dernier bulletin de l’Organisation mondiale de la santé qui date du 6 novembre.

« Il n’y a pas jusqu’à présent d’indication qu’une transmission entre humains du virus soit possible, mais les voies de transmission de l’animal à l’homme et d’un être humain à un autre sont l’objet d’investigations intensives par l’OMS », indiquent les auteurs. « Il est connu que les traitements antiviraux peuvent conduire à des résistances dans le cas de la grippe... Les praticiens doivent être prudents dans leur utilisation des anti-viraux dans les infections H7N9 », concluent-ils.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr