Après un Covid, les patients ont un risque accru de développer une maladie cardiovasculaire ou un diabète au cours des quatre premières semaines suivant le diagnostic de l'infection. C'est ce que montre une étude britannique parue dans « Plos Medicine » portant sur le risque cardiométabolique dans les 12 mois suivant une infection Covid.
« Jusqu'à présent, une grande partie de la littérature n'a considéré que le risque cardiométabolique à court terme. Alors que la pandémie de Covid se poursuit, les données des dossiers de santé électroniques se sont accumulées et nous ont permis d'examiner les résultats à plus long terme », indique au « Quotidien » Emma Rezel-Potts du King’s College London, première autrice.
Un risque accru de diabète jusqu'à 12 semaines post-infection
Cette étude s'appuie en effet sur une grande base de données nationale des dossiers de santé électroniques des soins primaires, « permettant une analyse robuste et appariée sur une cohorte de population », précise la chercheuse. Avec son équipe, ils ont ainsi étudié les dossiers de 428 650 patients Covid, ne présentant ni maladie cardiovasculaire ni diabète, qu'ils ont appariés notamment sur l'âge et le sexe à 428 650 patients témoins (non Covid). Les patients ont été inclus en 2020 et 2021 et ont été suivis jusqu'en janvier 2022.
Trois périodes de temps ont été étudiées : les quatre premières semaines après l'infection (Covid aigu), la période allant des semaines 5 à 12 et celle couvrant les semaines 13 à 52.
Concernant le diabète, l'incidence nette a augmenté au cours des quatre premières semaines, avec un risque accru de 81 % (RR = 1,81), elle est ensuite restée élevée au cours de la deuxième période avec un risque augmenté de 27 % (RR = 1,27), avant un retour à la normale après la semaine 13 (RR = 1,07). L'incidence du diabète reste ainsi élevée pendant au moins 12 semaines après l'infection avant de décliner.
Incidence élevée d'embolie pulmonaire
Quant à l'incidence des maladies cardiovasculaires, elle a été multipliée par six chez les patients Covid au cours de la phase aiguë de l'infection (RR = 5,82), notamment pour l'embolie pulmonaire (RR = 11,51), les arythmies auriculaires (RR = 6,44) et les thromboses veineuses (RR = 5,43). Mais l'incidence des maladies cardiovasculaires a ensuite diminué au cours des semaines 5 à 12 semaines (RR = 1,49) puis des semaines 13 à 52 (RR = 0,80).
« Une partie de la littérature publiée lorsque nous avons commencé l'étude suggérait un risque accru de maladie cardiométabolique de six mois à un an après un Covid. Nos approches statistiques nous ont permis d'évaluer plus précisément la période de risque », souligne Emma Rezel-Potts. Sur le Science Media Centre, Kevin McConway, professeur émérite de statistiques appliquées à l'Open University, salue d'ailleurs la méthodologie de l'étude : « Les méthodes et analyses statistiques me semblent généralement très appropriées. »
Proposer des mesures de prévention
Pour Emma Rezel-Potts, les résultats de l'étude « rassurent sur le fait que les risques de maladies cardiovasculaires et de diabète semblent diminuer au cours du temps ». Néanmoins, « comme le risque de diabète reste élevé pendant au moins trois mois, il est important de reconnaître que cette période après l'infection Covid pourrait être une période critique pour une action préventive », estime-t-elle.
Et d'ajouter que « les interventions cliniques et de santé publique sur le diabète, telles que les conseils pour une alimentation saine et l'exercice, pourraient être utilement proposées aux patients qui se remettent d'un Covid ».
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