Un nouveau vaccin contre le Covid a montré son efficacité dans une étude de phase 3 parue dans le « New England Journal of Medicine ». Développé par la société canadienne et le laboratoire britannique GSK, Covifenz, composé de particules pseudo-virales extraites de plantes, recombinantes, avec adjuvant, est déjà autorisé au Canada depuis février sur la base de ces résultats.
L'étude a été conduite au sein de 85 centres d'Argentine, du Brésil, du Canada, du Mexique, du Royaume-Uni et des États-Unis. Selon les pays, les variants dominants n'étaient pas les mêmes au moment des inclusions. Ainsi, ce sont par exemple les variants Delta et Gamma qui prédominaient en Argentine et au Brésil, quand Alpha et Delta étaient majoritaires en Amérique du Nord et au Royaume-Uni.
Efficaces contre les cinq variants alors en circulation
Quelque 24 141 participants de 18 ans et plus ont été inclus et randomisés en deux groupes, l'un recevant le vaccin, le second un placebo, avec deux injections à 21 jours d'intervalle. L'efficacité du vaccin à prévenir les formes symptomatiques de Covid a été évaluée sept jours après la deuxième injection.
Au total, 165 participants ont eu un Covid-19 confirmé par PCR. Les données de séquençage étaient disponibles pour 122 d'entre eux : Delta a été retrouvé chez 56 participants (45,9 %), Gamma chez 53 (43,4 %), Alpha chez 6 (4,9 %), Mu chez 4 (3,3 %) et Lambda chez 3 (2,5 %). À noter que les participants infectés venaient majoritairement d'Argentine (59 cas), du Brésil (53 cas) et des États-Unis (47 cas).
Le vaccin s'est révélé efficace à 69,5 % contre les formes symptomatiques provoquées par les cinq variants identifiés par séquençage. Et dans une analyse post hoc, l'efficacité était de 78,8 % contre les formes modérées à sévères. Chez les vaccinés, la charge virale médiane était inférieure d’un facteur de plus de 100 par rapport au groupe placebo et aucun cas sévère de Covid n'a été rapporté dans le groupe vacciné.
Une approbation suspendue en raison des liens avec Philip Morris
Les effets indésirables étaient généralement légers à modérés et transitoires. Des douleurs à la suite de l’injection, des maux de tête, de la fatigue, de la fièvre, des douleurs musculaires et des frissons ont été rapportés chez les patients vaccinés.
À noter que « l’innocuité et l’efficacité de Covifenz sur des personnes de moins de 18 ans ou âgées de plus de 65 ans n’ont pas encore été établies », précise Medicago dans un communiqué.
La mise au point du vaccin Covifenz repose sur la technologie Proficia développée par Medicago, qui utilise la plante Nicotiana benthamiana, très étudiée en virologie végétale. La société canadienne développe d'autres candidats vaccins avec cette approche, notamment contre la grippe.
En mars, comme l'ont relayé plusieurs médias canadiens, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a rejeté l'approbation de Covifenz. « En raison de ses liens – Medicago appartient en partie à Philip Morris –, le processus est suspendu, a déclaré Mariangela Simao, directrice générale adjointe de l'OMS pour l'accès aux médicaments, les vaccins et les produits pharmaceutiques, citée par le « BMJ » dans un article du 28 mars. L'OMS et l'ONU ont une politique stricte concernant l'engagement avec les industries du tabac et de l'armement, il est donc probable que le vaccin ne sera pas accepté pour une utilisation d'urgence. » Philip Morris Investments, filiale du fabricant de cigarettes Marlboro Philip Morris International, détient environ un tiers du capital de Medicago, selon l'article.
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